
74 ans après sa création par deux pasteurs, le Collège Cévenol doit entamer un processus de renouveau
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Publié le 5 mars 2015
Auteur : Louis Fraysse
Le Collège Cévenol n’a jamais été un établissement comme les autres. Tout au long de son histoire tumultueuse, il a dû faire face à de nombreuses crises mettant régulièrement en question son existence. Jusqu’ici, il est toujours parvenu à les surmonter. Mais en cette rentrée 2012, les difficultés rencontrées sont d’une ampleur inédite.
C’est en 1938 qu’André Trocmé et Édouard Theis, deux pasteurs du Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire, fondent le Collège Cévenol. Ces deux hommes veulent permettre aux enfants de la région de pouvoir faire de bonnes études secondaires. Dès sa création, le Collège marque sa différence.
Mixte, une anomalie à l’époque, il ne comporte ni murs, ni grilles, ni portail, mais dispose d’un internat permanent. La relation entre élèves et professeurs repose sur le dialogue, la paix et la non-violence sont érigées en vertus cardinales. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les dirigeants joignent les actes à la parole. Des milliers de réfugiés, juifs ou espagnols, sont hébergés au Collège, qui refuse de transmettre aux autorités la liste des professeurs et élèves israélites.
Après la guerre, de prestigieux professeurs se succèdent au Collège, dont Paul Ricœur, qui y enseigna trois ans. Le nombre d’élèves augmente, de nouveaux bâtiments s’ajoutent aux anciens. On y trouve aussi bien des enfants du Plateau du Lignon, d’origine parfois modeste, que des fils ou filles d’expatriés plus fortunés et des élèves venus de tous les continents. Mai 68 passe, sans plus de vagues. Ce qui est réclamé ailleurs existe déjà ici, et depuis toujours. Mais les difficultés économiques surgissent déjà.
En 1971, l’établissement signe un contrat d’association avec l’État, afin de réduire ses frais de scolarité. Au début des années 1990, le Collège Cévenol compte plus de 500 élèves. C’est à cette époque que le nombre d’inscriptions commence à diminuer, chaque année un peu plus. À la rentrée 2010, il n’y a plus que 150 élèves, de la troisième à la terminale. […]
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