
Ces parents confrontés au djihadisme
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Publié le 7 mai 2015
Auteur : Fériel Alouti
Lorsqu’en se réveillant le 27 décembre 2013, Michèle ne voit pas son fils dans son lit, elle ne s’inquiète pas. Frédéric vient de fêter ses 18 ans. « Il a dû faire la bringue toute la nuit et rester dormir chez un copain », se dit-elle. Mais les heures passent, son fils ne répond pas à ses appels. Michèle s’inquiète et décide de se rendre dans une pizzeria du quartier de Saint-Roch à Nice, où son fils a l’habitude de se rendre. « Ses copains m’ont dit : “Mais vous n’êtes pas au courant, Madame ? Fred est parti en Syrie !” J’ai couru à la police. » Le soir même, Michèle parvient à joindre Frédéric. Il est alors à Istanbul, accompagné de trois copains du quartier, dont deux mineurs. « Il m’a dit : “Maman, je vais là-bas pour aider les femmes et les enfants qui se font bombarder par Bachar el-Assad.” Je lui ai répondu qu’il était encore temps de rentrer, qu’il pouvait aider des gens et pratiquer sa religion, ici. L’un de ses copains m’a dit qu’il lui donnerait de l’argent pour qu’il puisse reprendre un vol. » Mais Frédéric n’est jamais rentré.
Depuis seize mois, Michèle communique rarement avec son fils. « Trois conversations vidéo, un appel et des sms. Il parle peu, a les yeux hagards. Je lui demande ce qu’il fait, il me répond qu’il apprend sa religion et qu’il joue au foot avec des petits Syriens. Je ne sais même pas dans quelle ville il se trouve ». […]
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