
Comment empêcher la montée de la haine ?
Un contenu proposé par Réforme
Publié le 30 mars 2015
Auteur : Nathalie Chaumet
La soif de puissance se nourrit souvent d’un sentiment de faiblesse intérieure. Elle vient alors s’étayer sur le rejet d’autrui nécessaire à l’affirmation d’une force puisée dans l’abaissement de l’autre. C’est bien à ce double phénomène que nous assistons dans notre société. La peur est là, grandissante : au près ou au loin, la barbarie et la menace d’attentats nous glacent d’horreur. À cette peur s’ajoute celle de la précarité si menaçante. Dans ce contexte social et économique fragilisé, le besoin de réassurance est grandissant. Malheureusement, les résultats électoraux montrent à quel point l’extrême fonctionne toujours comme un recours face à un sentiment général d’inquiétude.
En parallèle, les discours et actes haineux gangrènent de plus en plus notre vivre ensemble. En 2014, les actes antisémites ont doublé et les actes antimusulmans se sont multipliés après les attentats. Les réflexions ou actes racistes se banalisent, montrant à quel point le respect d’autrui est fragilisé. Dans ce contexte, les discours en apparence « forts », parfois simplificateurs à l’excès, amplifient les stigmatisations et contribuent à la montée de la haine.
Une société plurielle
Pourtant, nous vivons dans une société définitivement plurielle. Multiculturelle, pluriconfessionnelle. En économie, nous raisonnons à l’échelle de la mondialisation. Pour nos vacances, nous rêvons de destinations lointaines. Mais dans notre quotidien, nous pouvons nous laisser séduire par des propos tranchants où l’autre devient une menace inquiétante. Dans ces discours, les étendards sont brandis, les différences pointées du doigt, les communautarismes stigmatisés, la laïcité prônée à l’outrance. Les solutions semblent simples : il devient urgent d’interdire toute expression d’une différence, notamment religieuse, pour que notre société retrouve l’identité qui est la sienne. Mais quelle identité ? Car dans ces discours l’avenir est brillant mais le plus souvent nourri des visions d’un passé qui n’existe plus et n’existera jamais plus, prônant l’idée d’une société monolithique qui ne résiste pas à la réalité cosmopolite d’aujourd’hui. […]
Poursuivez votre lecture gratuitement sur le site de Réforme