
Décrypter les préjugés sur les pauvres
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Publié le 19 février 2015
Auteur : Laure Salamon
Dix milliards d’euros, c’est le montant estimé d’aides qui ne sont pas demandées par les personnes qui pourraient le faire et que l’on appelle le « non-recours ».
C’est un phénomène peu connu et qui pourtant va bien à l’encontre de ce préjugé tenace sur le fait que les pauvres font tout pour toucher les aides publiques et que celles-ci sont faciles à obtenir. À titre de comparaison, la fraude aux prestations sociales représenterait quatre milliards d’euros. Selon l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore), sur les dix milliards du non-recours, la moitié, soit 5,3 milliards d’euros, vient du revenu de solidarité active (RSA). 35 % pour le RSA socle et 68 % pour le RSA activité ne sont pas demandés. Le non-recours concerne d’autres dispositifs. 29 % de la couverture maladie universelle (CMU)-C (accessible pour des revenus inférieurs à 700 euros par mois environ) ; 68 % des tarifs première nécessité d’EDF, 62% des tarifs solidarité GDF ; 50 à 70 % des tarifs sociaux dans les transports urbains ne sont pas réclamés.
Pourquoi ce phénomène ? Complexité de la démarche, manque d’informations, peur de la stigmatisation ou du contrôle, souhait de ne pas être assisté, les raisons sont diverses. L’observatoire les a classées en trois grandes catégories : la non-connaissance, la non-demande et la non-réception. Le plus souvent les raisons se cumulent. […]
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