Sur un rond-point, près de mon village, une banderole avec ces mots : « Notre futur n’a pas d’avenir ». Elle porte la marque d’une existence désenchantée, un moment « colorisée » en jaune et, de manière plus générale, elle fait le constat douloureusement banal que la vie n’est pas rose tous les jours. Alors pourquoi cette phrase a-t-elle, ce matin-là, attiré mon regard et retenu mon attention, sinon parce qu’elle résonnait comme un démenti à ce qui était pour moi l’actualité du moment : la proximité de Pâques. En effet, comment célébrer l’espérance quand on est quotidiennement confronté aux situations douloureuses et aux potentialités dangereuses qui interrogent demain. Les tragiques attentats au Sri Lanka rappellent que l’horreur peut advenir à tout moment.

Toutefois, on doit aussi reconnaître, qu’aux inquiétudes légitimes et aux injustices bien réelles s’ajoutent les dégâts d’un imaginaire aux couleurs d’apocalypse et de catastrophes annoncées. De manière plus ordinaire et moins dramatique s’installe un climat de pessimisme, largement orchestré par les médias et les réseaux sociaux. Les informations positives et réjouissantes sont à peine relayées. On guette avec gourmandise ce qui ne va pas  […]