Nul ne l’ignore : les bancs de l’église ne cessent de se vider. Nos sociétés chrétiennes se sont, depuis les années 1950, radicalement sécularisées, plaçant ainsi l’Église non plus au centre du village (et donc de nos vies), mais bien plutôt dans la marge. Tout juste se rappelle-t-on d’elle pour les événements marquants d’une vie : un mariage, un baptême, un enterrement, sans que cela signifie ou crée pour autant de véritable lien entre les êtres. Une Église devenue pour beaucoup un objet de consommation. A prendre ou à laisser.
La déchristianisation ? Une chance !Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En Angleterre, une étude de 1998 révèle déjà que la population est divisée de la manière qui suit: les personnes qui vont à l’église au moins une fois par mois représentent 20%, les distanciés (ceux qui ont grandi dans une culture d’Église et se sont désengagés) 40%. Les 40% restants représentent des personnes qui n’ont aucun lien avec l’Église et n’en ont jamais eu. En 2012, un autre sondage montre que ce pourcentage est passé à 60%.
« La déchristianisation est un fait qui touche toutes nos églises. Cela peut évidemment effrayer, mais pour moi, c’est une chance», estime Andy Buckler, secrétaire national de l’Église protestante unie de France. « Face à cette déchristianisation, la réaction première est de se serrer les coudes pour maintenir désespérément les structures telles qu’on les connaissait. Mais peut-être faut-il voir, dans ce contexte à première vue défavorable, un défi pleinement positif : celui de trouver de nouvelles manières d’apporter la bonne nouvelle de l’Évangile. » […]