
“La victime se reconstruit”
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Publié le 24 janvier 2013
Auteur : Nathalie Leenhardt
Antonio Buonatesta est directeur de Médiante, une structure vraiment originale, dont on se dit que le système judiciaire français aurait tout intérêt à s’inspirer… Car en matière de justice restaurative ou plutôt réparatrice selon la terminologie choisie chez notre voisin, la Belgique a déjà une longue histoire derrière elle. Depuis de nombreuses années, le concept de médiation pénale s’y est développé. Dès1994, le procureur du Roi se devait de proposer à l’auteur d’un délit d’offrir une réparation à la victime, ce qui pouvait permettre de classer un dossier sans suite et de lutter ainsi contre l’engorgement des tribunaux. Pourtant, rapidement, naît une réflexion sur les limites de cette procédure, souvent utile à l’auteur du méfait mais beaucoup moins à la victime.
«Nous avons alors fait le constat que le terme de médiation était usurpé car il était avant tout lié à un bénéfice judiciaire. Or la médiation est d’abord une histoire d’échanges, indépendante de l’extinction ou non des poursuites judiciaires. D’autre part, on a constaté que, dans les cas de grande gravité comme les viols, les vols avec violence, la victime avait des besoins auxquels l’auteur pouvait donner une réponse et que la médiation devait aller aussi en ce sens, en plus de la réhabilitation de l’auteur de l’infraction », explique Antonio Buonatesta.
Un droit
À la demande des autorités judiciaires, il va alors mener, en 1998, une expérience pilote de médiation, complémentaire à la procédure pénale, accessible aux deux parties, recevable dans tous les cas, quelle que soit la gravité des faits. Une expérience qui va au-delà de bien des exemples menés à l’étranger mais qui renvoie aux recommandations énoncées par l’Union européenne, à cette même époque. […]
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