
Laïcité et liberté de croire
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Publié le 24 mars 2015
Auteur : Michel Bertrand
La liberté, sous ses différentes formes, est un acquis précieux de nos sociétés démocratiques. Dès qu’elle est interrogée ou limitée, cela suscite aussitôt de vifs débats et des réactions indignées. Après les attentats de janvier, elle a été légitimement réaffirmée, revendiquée, proclamée pour exprimer une résistance face à la barbarie.
Elle est pourtant posée parfois de manière tellement absolue qu’elle en vient à éclipser les autres termes de la devise républicaine. Désarrimée de l’égalité et de la fraternité, elle peut alors devenir une sorte d’incantation émotionnelle ou idéologique qui méconnaît les contraintes de la réalité.
La Bible témoigne déjà de ce risque de dévoiement de la liberté quand son exercice ne respecte plus l’autre différent. On se souvient des paroles de Paul à propos de la consommation des viandes sacrifiées aux idoles. « Prenez garde que cette liberté même, qui est la vôtre, ne devienne une occasion de chute pour les plus faibles (1). » Au fond, quand la liberté ne se conjugue plus avec la responsabilité, elle peut se renier et se détruire.
Par exemple, aujourd’hui, quand certains revendiquent avec force la liberté d’expression, y compris de manière excessive et provocatrice, et la refusent aux religions.
Du fait sans doute d’une actualité tragique, on a parfois le sentiment que toutes sont suspectées d’intolérance, d’archaïsme ou d’obscurantisme.
Je suis frappé et troublé de constater ce retour, dans l’espace médiatico-politique, de manière sourde ou explicite, de la vieille rengaine antireligieuse qui voudrait reléguer les religions dans la seule sphère privée. […]
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