
L’ambivalence du protestantisme en matière d’écologie
Un contenu proposé par La Vie Protestante
Publié le 22 octobre 2015
Auteur : Otto Schäfer
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Une analyse d’Otto Schäfer, chargé des questions théologiques et éthiques pour la Fédération des églises protestantes de Suisse (FEPS).
« Le christianisme est à la fois responsable de la dévastation de la nature à l’Ouest et à l’Est, et porteur de la seule force qui puisse y mettre fin, à la fois poison et contrepoison. La découverte et la protection de la nature sont nées dans des pays protestants. » Bernard Charbonneau (1919-1996), l’un des pionniers de l’écologisme français, était convaincu, en matière de relation à la nature, de la profonde ambivalence du christianisme en général et du protestantisme en particulier. Le mot ambivalence est moins négatif qu’il n’y paraît à première vue; il implique un côté écophobe, certes, mais un côté écophile tout aussi vigoureux. La foi chrétienne comprend donc un potentiel précieux de relation respectueuse, protectrice, fructueuse avec ce que nous appelons le monde naturel. Et Charbonneau de préciser : « Ce n’est pas par hasard que Rousseau est fils de la Rome calviniste.
Amour de la terre
Il y a dans le protestantisme, même urbain, de nombreux témoignages d’un profond amour de la terre. Terre au sens multiple de ce mot. Le sol d’abord dont l’exploitation est soumise, chez Jean Calvin, à de nombreuses règles d’usage responsable et « durable », dirions-nous aujourd’hui, règles inspirées de la Bible: « Vous n’êtes chez moi que des émigrés et des hôtes », dit Dieu (Lévitique 25,23). […]