Par Olivier Brès, président de la Mission populaire évangélique de France

Le mouvement Mission populaire a un chant de ralliement, c’est « Parler, je voudrais parler à tous les hommes/femmes de mon quartier ».

Celui-là, quiconque a passé quelque temps à la Miss’ Pop finit par le connaître. Mais personnellement j’en ai découvert d’autres pendant les cultes en visioconférence durant le confinement ; d’autres de belle facture musicale et théologique. Ils pourraient soutenir nos engagements, faire vivre une spiritualité qui ne passe pas seulement par l’intellect mais aussi par le corps, la voix, le souffle, l’accord des voix et des souffles.

C’est en effet de souffle dont nous avons besoin maintenant. Un souffle collectif pour la traversée des temps difficiles qui s’annoncent. La capacité à tenir dans la durée. Nous n’allons pas vivre en apnée en attendant que les vagues passent. Nous n’allons pas plonger sous la surface et attendre que tout redevienne calme. Nous devons au contraire nous organiser pour affronter les tourbillons, les imprévus, pour préserver les uns de la noyade, pour consolider les fragiles radeaux que sont nos Fraternités, pour appeler les autres à la solidarité.

La Mission populaire est engagée depuis plusieurs années dans une traversée périlleuse. Nous cherchons à renouveler notre engagement, à dire à nouveaux frais le sens de notre engagement collectif. Et dans le même mouvement, nous avons décidé de caréner autrement notre bâtiment commun, de réorganiser les moyens matériels et les forces humaines. Tout cela à la fois, c’est peut-être beaucoup, c’est parfois difficile à suivre. Ça bouscule souvent au lieu d’offrir de la sécurité.

Aussi notre « feuille de route » pour la période 2019-2022 n’avait pas besoin de la secousse supplémentaire de la crise sanitaire. Nous avions déjà assez de boulot. Mais il est possible que cette irruption de l’inattendu nous permette de découvrir des ressources insoupçonnées. Des signes de soutien nous ont été offerts, que nous n’avions pas sollicités. Des échanges se sont mis en place dans l’urgence, qui créent des liens dans la durée…

C’est aux « journées de rentrée + assemblée générale » du mois de septembre que nous vérifierons que nous sommes capables de donner corps, consistance, à notre solidarité, et de donner souffle et vitalité à notre espérance collective.