
Presser le citron
Un contenu proposé par Croire et vivre
Publié le 4 mars 2015
Auteur : Philippe Malidor
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Les enquêtes d’opinion confirment que la population française n’a guère confiance dans le personnel politique, et guère davantage dans les média, qu’elle soupçonne de collusion avec les premiers.
En février, l’affaire de la viande de cheval, insérée dans certains plats cuisinés censés ne contenir que du bœuf, a relancé les soupçons sur les trafics commerciaux que le libéralisme européen a favorisés. Quand on voit que le circuit part de Boulogne s/Mer, passe par une société de Metz, qui est en lien avec sa filiale luxembourgeoise, qui s’adresse à une maison pyrénéenne, laquelle passe par un trader chypriote, en connexion avec un trader néerlandais qui commande de la viande en Roumanie, laquelle revient dans les Pyrénées, comment un circuit aussi délirant pourrait-il ne pas cacher de sombres manigances industrielles et financières ? Oui, corruption il y a. Et dénégations il y aura, avant que la justice et la presse, heureusement peu corrompues chez nous, ne finissent par apporter un démenti aux dénégations, en prenant la main dans le sac les voleurs, même s’ils persistent à dire : « J’ai rien fait. »
Magouiller : une habitude
Ce qui est inquiétant, c’est que la corruption, en s’installant, s’insinue dans les mentalités, devient une habitude. Et on constate à quel point certains pays de l’Europe de l’Est, habitués à jongler avec des pouvoirs aussi malhonnêtes que dictatoriaux, ont toutes les peines du monde à assainir leurs mœurs commerciales et politiques. Ce danger est d’actualité en Europe de l’Ouest, où le développement des inégalités incite les riches à toujours plus de rapacité et les pauvres à toujours plus de système D. […]