
Supporters comme au ciel
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Publié le 10 juin 2016
Auteur : Marie Destraz
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Le stade devient cathédrale, les supporters des fidèles et, sur la pelouse, des saints en maillot se signent à tout va. Avec ses rituels, lieux de culte et surtout l’engouement du public, le football est vu comme une religion. A tel point que l’exposition « Divinement foot ! », à Lyon, s’interroge sur cette dévotion tout l’été. Face à la ferveur, les commentateurs sont plus nuancés. « Le football est une quasi-religion », pour le théologien et passionné de ballon rond Denis Müller. L’enthousiasme, la communion du public, le partage avec le supporter adverse qui, devant le beau jeu, n’est plus un ennemi, sont des éléments communs au sport d’équipe évoquant la ferveur religieuse, note le théologien. « Mais on en atteint vite les limites. La religion ne voit pas deux camps s’opposer pour la victoire. On tire tous à la même corde. » Dans la vie comme dans les gradins, la religion chrétienne revêt vite le rôle de superstition. « Or si Dieu existe, il n’est pas derrière le résultat du match. Les protestants différencient le rationnel du spirituel. La foi ne remplace pas le savoir-faire technique. »
L’ardeur des supporters pendant le match s’accompagne d’une dévotion en dehors, faite d’idoles à l’image du « Dieu Pelé » et de chapelles vouées à Diego Maradona. Les codes religieux sont partout. En Grande-Bretagne, on distingue encore les équipes catholiques en rouge, comme Manchester City, des équipes protestantes en bleu, comme Manchester United. Mais ces signes sont des vestiges du passé, tout comme les cantiques entonnés dans les gradins, « les mélodies sont d’origine, mais les paroles sont profanes ». Le football est aussi révélateur de l’intimité de l’être humain. « Il est un ersatz de la religion comme opium du peuple. » […]