09.01.2022 : Luc 3.15-22 – Le baptême de Jésus par Jean

La deuxième naissance de Jésus

Introduction

Pendant les dimanches de l’avent, nous avons médité sur la personne de Jean comme le nouvel Élie qui annonce la venue d’un libérateur, puis sur sa prédication en réponse à ceux qui lui demandaient ce qu’ils devaient faire.

Après la parenthèse des récits du temps de Noël, nous retrouvons le personnage de Jean alors que Jésus va se baptiser.

Les récits de Noël parlent de la naissance humaine de Jésus, ils sont suivis du récit de son baptême qui parle de sa naissance spirituelle. Ces deux récits évoquent deux naissances, humaine et spirituelle.

Points d’exégèse

Attention sur deux points.

Titre : L’historicité du récit

Le travail des exégètes consiste à se demander ce qui dans les paroles et les actes de Jésus est sûrement authentique et ce qui l’objet de reconstruction de la mémoire. Ils répondent que son baptême est très probablement historique car il a gêné la première Église. En effet le livre des Actes montre que les disciples du Christ étaient en concurrence avec ceux de Jean et il était gênant pour eux d’entendre que le Christ se soit fait baptiser par Jean.

Titre : Construction littéraire

Pour atténuer ce message, Luc place le récit du baptême après l’arrestation du baptiseur pour bien montrer que le ministère de Jésus suit celui de Jean et qu’il l’accomplit.

C’est dans cette même veine que nous lisons le verset dans lequel le baptiseur dit que Jésus est plus grand que lui et qu’il n’est pas digne de délier la lanière de ses sandales.

Pistes d’actualisation

1er thème : L’évangile de l’arrestation de Jean

Le texte dit que Jean annonçait l’Évangile, la bonne nouvelle, mais que Hérode l’a fait enfermer car le baptiseur dénonçait sa façon de vivre.

Pour le peuple, la bonne nouvelle de l’Évangile est que le pardon était pour eux à portée de baptême. Une nouvelle vie était possible, les hommes et les femmes n’avaient plus besoin de passer par les médiations religieuses des prêtres et des rites de purification pour avoir un accès à une vie libérée.

La deuxième bonne nouvelle, c’est que Jean n’avait pas peur de dénoncer les turpitudes des grands. Il osait dire tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Ça lui coûtera sa liberté, puis la vie, mais il n’a pas transigé avec la vérité.

2e thème : La colombe et la voix

Lorsque Jésus est baptisé, le texte dit que l’Esprit est descendu sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Il n’est pas une colombe, mais comme une colombe. La présence de Dieu est souvent intime, personnelle, mais pour Jésus elle a pris l’image d’une colombe.

Dans le récit de Noé, la colombe est un symbole de paix et d’espérance.

Dans le Premier Testament, le mot colombe se dit Yonah, qui a donné le nom de Jonas. Dans l’évangile, il est souvent dit de Jésus qu’il accomplit le signe de Jonas qui est l’ouverture du pardon de Dieu aux Ninivites ennemis.

3e thème : Jésus baptisé pour le pardon des péchés

Jésus a reçu le baptême avec tout le peuple. On l’imagine faisant la queue avec les autres habitants de Jérusalem pour se faire baptiser.

Les commentaires se sont demandé pourquoi il a eu besoin de se faire baptiser pour le pardon des péchés alors que la tradition dit qu’il était sans péché. Ils ont répondu que Jésus est entré dans notre humanité jusque dans son besoin de repentance.

Enfin on peut remarquer que c’est lorsqu’il est le plus humain qu’il est désigné comme le fils bien-aimé de Dieu qui accomplit son plaisir. C’est quand il est le plus petit qu’il est le plus grand, quand il est le plus humble qu’il est le plus élevé.

Une illustration

Le père de l’Église Maxime de Turin se demande pourquoi Jésus a eu besoin de se faire baptiser. Il a répondu : « Le Christ est baptisé non pour être sanctifié par les eaux, mais pour sanctifier lui-même les flots qu’il touche… Dès le moment où le Sauveur est lavé, toutes les eaux deviennent pures en vue de notre baptême. » Selon cette lecture, par son baptême rend possible notre propre baptême pour que nous puissions entendre sur chacun d’entre nous la parole qui dit : Tu es mon enfant bien-aimé ; c’est en toi que j’ai pris plaisir. Le plaisir de Dieu, c’est l’humain à genoux devant lui et debout devant les autres.

Pour aller plus loin :
Le pasteur Antoine Nouis reçoit Christine Pedotti, écrivain, journaliste et directrice de la rédaction de Témoignage chrétien, pour discuter de Luc 3, 15-22. : https://campusprotestant.com/video/jean-le-baptiseur-annonce-celui-qui-vient/

Production : Fondation Bersier
Intervenant : Antoine Nouis