
Église protestante unie : reportage au synode à Lyon
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Publié le 14 mars 2015
Auteur : Marie Lefebvre-Billiez
C’est dans une ambiance extrêmement joviale que les 220 délégués (dont 103 votants) ont commencé le premier synode de l’Église protestante unie de France (EPUdF) mercredi 8 mai à Ecully, dans la banlieue de Lyon. Ce synode scelle l’union définitive des réformés et des luthériens de la « France de l’intérieur », une union similaire ayant vu le jour en 2006 en Alsace-Lorraine.
Les premières 24 heures ont été consacrées à de nombreuses questions ecclésiales, notamment le renouvellement des membres des différentes commissions. Le Conseil national a été élu, il désignera son président lors d’un nouveau vote vendredi 10 mai.
Jeudi 9 mai, jour de l’Ascension et date traditionnelle des synodes luthéro-réformés, a connu deux débats passionnants. Tout d’abord une discussion sur la liturgie proposée pour les « ordinations – reconnaissances de ministère » des nouveaux pasteurs. Certains participants, de tendance libérale, ont critiqué des formulations trop trinitaires de la liturgie. D’autres, d’origine luthérienne, ont émis des réserves sur des variantes à la trame de base, présentées comme luthériennes. « On ne peut pas dire qu’il existe la norme, et puis une bizarrerie luthérienne à côté » a protesté l’un d’eux. Tonnerre d’applaudissements. Objection acceptée. Un bel exemple de démocratie participative et directe où la voix de la minorité se fait entendre et respecter.
A son tour, le professeur de patristique Jacques-Noël Pérès, luthérien, s’enflamme contre la possibilité faite aux nouveaux pasteurs de recevoir une « étole », selon une tradition catholique de distinction hermétique entre les clercs et les laïcs, contraire au principe protestant du sacerdoce universel. Nouvelle objection… acceptée.
Question de la fin de vie et du suicide assisté
Sans transition, les délégués ont alors dû plancher sur un sujet complètement différent : celui de la fin de vie et de la question actuelle du suicide assisté. Le synode de 2012 avait émis le vœu que l’Église unie puisse adopter un texte sur la question pour participer au débat public. À la suite de ce vœu, une commission a été mise en place, dont le rapporteur était le pasteur Christian Galtier, directeur général de la Fondation John Bost, qui accueille des personnes handicapées.