
La symphonie des chrétiens
Un contenu proposé par bonne nouvelle
Publié le 26 août 2015
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Vous faites le bilan de quarante ans d’engagement œcuménique. Qu’est-ce qui a changé durant ces années ?
Shafique Keshavjee : Certains répondront : « Tout ! » Et d’autres : « Rien ! » Toutes les Églises ont été changées par les processus conjoints de globalisation accélérée et de replis identitaires. Entre les Églises, il y a eu de beaux rapprochements. La Déclaration commune entre luthériens et catholiques sur la Doctrine de la justification, en 1999, est un bon exemple. En même temps de nombreux chrétiens sont las, à juste titre, de voir que leurs responsables n’arrivent toujours pas à rassembler autour d’une eucharistie commune et de structures partagées de l’autorité. Trop de responsables d’Églises mettent l’essentiel de leur énergie à fortifier leurs propres institutions fragilisées.
Vous dites qu’il ne faut plus voir l’œcuménisme comme un rapprochement vers une vision commune, mais comme un concert où chacun joue sa partition ?
Une vision commune reste nécessaire. Mais à la différence de recherches plus anciennes qui cherchaient des formulations identiques pour surmonter des désaccords, une nouvelle approche a vu le jour. C’est celle du consensus différencié. Un accord sur des vérités partagées peut coexister avec des divergences dans la manière de comprendre ces vérités. Le théologien catholique Hans-Urs von Balthasar a écrit : « Que la vérité chrétienne soit symphonique est sans doute la chose la plus importante que nous ayons à annoncer et à méditer. » Cette parole est à la base d’un livre que Claude Ducarroz, catholique, Noël Ruffieux, orthodoxe et moi-même, protestant, sommes en train d’écrire. […]