
Qu’est-ce qu’être protestant ?
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Publié le 22 janvier 2016
Auteur : Raphaël Picon
Pendant très longtemps le protestantisme s’est défini par rapport au catholicisme, donnant par là l’impression que sa théologie, sa compréhension de la foi chrétienne et des pratiques religieuses restaient relatives au modèle catholique. Il est plus fréquent aujourd’hui de considérer chaque confession chrétienne dans sa logique et sa cohérence, à l’instar d’une langue qui a ses usages et ses règles de grammaire. De même qu’une langue peut être traduite dans une autre, une confession ou une religion peut être comparée et trouver des équivalences dans une autre. Et de même qu’une langue n’est jamais totalement traduisible, une religion renvoie, elle aussi, à des différences irréductibles. Au moins deux me paraissent fondamentales.
En 1999 a été signé entre luthériens et catholiques une déclaration commune sur la justification par la foi. C’est une avancée sur le plan œcuménique : la justification est reconnue par tous comme un don de Dieu et de Dieu seul. La différence tient au fait que dans le protestantisme, cet article de foi n’est pas un article parmi d’autres. Il est l’article premier à partir duquel l’ensemble de la foi, de la théologie, des pratiques ecclésiales va être défini.
Cette différence quant à l’application de ce principe explique notamment ce qui constitue l’un des points de rupture fondamental entre catholicisme et protestantisme : la conception de l’Église. Au nom de la justification par la foi (et comprenons bien ici que la foi est grâce et non adhésion doctrinale, donc œuvre humaine), l’Église, dans le protestantisme, est comprise comme une réalité seconde. […]
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