« Protestant » : un mot né d’une protestation et d’une fidélité à l’Évangile
Le mot protestant désigne aujourd’hui les chrétiens séparés de l’Église catholique romaine depuis le XVIᵉ siècle. Pourtant, les premiers acteurs de la Réforme – Luther, Calvin, Zwingli ou Knox – ne se sont jamais définis eux-mêmes ainsi. Ils parlaient plutôt d’évangéliques, fidèles à la Parole de Dieu et soucieux de ramener l’Église à sa source biblique.
Le pasteur Alain Joly rappelle qu’il faut distinguer deux notions : la Réforme, vocation permanente de l’Église à se renouveler, et la Réformation, événement historique du XVIᵉ siècle marqué par la rupture avec Rome. Ce mouvement, né d’un désir de réforme interne, devint peu à peu une séparation institutionnelle et doctrinale.
L’appellation protestant apparaît pour la première fois en 1529, lors de la Diète de Spire. Les princes allemands acquis aux idées de Luther rédigèrent une protestation solennelle contre l’empereur Charles Quint, qui voulait restreindre leur liberté religieuse. Ils déclarèrent devant Dieu et les hommes qu’ils ne pouvaient obéir à un décret contraire à leur conscience et à la Parole divine. Cet acte fondateur, à la fois spirituel et politique, affirme la primauté de la conscience éclairée par la foi.
De cet épisode historique naît un nouveau mot – protestant – qui ne signifie pas seulement s’opposer, mais témoigner en faveur de Dieu. Être protestant, selon Alain Joly, ce n’est pas protester contre, mais témoigner pour : pour l’Évangile, pour la liberté de conscience, et pour une foi vivante fondée sur la lecture personnelle des Écritures.
Une série produite par Fréquence protestante, dans le cadre de Protestants 2017.
- 1517 : les 95 thèses de Luther…
- 2017 : jubilé de la Réforme… 95 émissions proposées par la plate-forme des radios protestantes

