Comment l’homme a appris à voler : de la légende d’Icare au principe de Bernoulli

Voler : un rêve aussi vieux que l’humanité. De Cyrano de Bergerac à Icare, l’idée de s’élever dans le ciel fascine depuis toujours. Pourtant, derrière la poésie du vol se cache une histoire scientifique et technique vieille de plusieurs siècles, où se mêlent mythes, expérimentations et découvertes physiques.

Des cerfs-volants chinois aux machines de Léonard de Vinci

Les premières traces de vol remontent à la Chine antique, environ 500 ans avant notre ère, avec l’invention des cerfs-volants en papier et bambou. Une légende raconte qu’un prisonnier attaché à l’un d’eux aurait plané sur plus de 2,5 kilomètres — une prouesse pour l’époque.

Des siècles plus tard, à la Renaissance, Mariano di Jacopo et Léonard de Vinci imaginent les premiers modèles d’ornithoptères, ces machines à ailes battantes inspirées du vol des oiseaux. Malgré leur ingéniosité, aucune de ces inventions ne permet encore de voler vraiment.

De la montgolfière à la conquête du ciel

Il faut attendre le XVIIIᵉ siècle et les frères Montgolfier pour que l’homme s’élève grâce à l’air chaud. Mais le véritable tournant vient avec les pionniers du vol plus lourd que l’air. En 1787, le général Guillaume Reynier de Goué réalise les premiers vols planés, puis au XIXᵉ siècle, Otto Lilienthal pose les bases de l’aérodynamisme et de la portance.

S’ensuit une véritable course à l’innovation : Clément Ader en France, Santos-Dumont au Brésil, et surtout les frères Wright, qui réussissent en 1903 le premier vol contrôlé et motorisé. Leur école d’aviation fondée à Pau marque le début d’une ère nouvelle. En 1909, apparaissent les premiers brevets de pilote et les héros de l’air : Louis Blériot, Roland Garros, et bien d’autres.

Le secret du vol : la portance et le principe de Bernoulli

Mais comment un avion parvient-il réellement à voler ? Il est soumis à quatre forces : le poids, la poussée, la traînée et la portance. C’est cette dernière qui le maintient dans les airs.

Lorsque l’avion avance, l’air circule plus vite au-dessus de l’aile qu’en dessous. Cette différence de vitesse crée une différence de pression : une surpression sous l’aile et une dépression au-dessus, qui génère la portance. Ce phénomène obéit au principe de Bernoulli, selon lequel la pression d’un fluide diminue quand sa vitesse augmente.

C’est cette loi simple et élégante qui permet à un avion — plus lourd que l’air — de s’élever dans le ciel. Une prouesse d’ingénierie née du rêve millénaire de l’humanité : voler.

Ramène ta science est une chronique proposée par les élèves de l’Ecole des Mines d’Alès.