La puberté, c’est presque un gros mot non ?

Si on n’a pas l’habitude de parler avec ses enfants de tout et de rien sans tabou, aborder la question de la puberté peut s’avérer difficile ! On ne sait pas quels mots utiliser, à quel âge informer nos enfants, quoi dire exactement… Souvent, les parents pensent qu’il faut expliquer la sexualité en même temps que la puberté, mais c’est une erreur. Il s’agit de deux sujets différents. Il est important que les adolescents comprennent le fonctionnement intérieur de leur corps avant de parler de sexualité.

Quelques chiffres

49 % des Françaises considèrent les menstruations comme étant un sujet difficile en famille.
31 % des jeunes filles ont vécu leurs premières règles comme une période difficile.
54,7 % estiment manquer d’informations à la puberté.
27 % ont une relation compliquée avec leur cycle, faute d’avoir été bien accompagnées au début.
54 % des jeunes filles et 73 % des garçons considèrent comme tabou le sujet des règles.

C’est dire que le sujet mérite vraiment d’être abordé.
Les enfants cherchent fatalement à comprendre ce qu’il se passe aujourd’hui et si ce ne sont pas les parents qui enseignent à ce sujet, ils iront chercher sur le web avec le risque de tomber sur des sites à caractère pornographique. Les informer, c’est les protéger.

Le bon timing pour parler de la puberté

Comme la puberté des garçons et des filles se produit à des moments différents, 8 ans chez les filles et 10-11 ans chez les garçons, vous pouvez avoir cette conversation après les premiers changements physiques, ou à l’avance pour que votre enfant s’y prépare. Il est recommandé qu’à l’âge de huit ans, les enfants soient déjà conscients de la puberté et des changements physiques et émotionnels que cela entraîne.
Il revient aux parents de prendre l’initiative de la conversation parce qu’il se peut que votre enfant ne se pose jamais la question ou qu’il aille chercher les infos au mauvais endroit. Et puis souvent, les enfants reçoivent des idées déformées ou erronées sur la puberté. Ils pourraient entendre quelque chose de complètement faux de la part d’un frère aîné ou d’un ami. Pour cette raison, il est important que les parents s’efforcent de fournir des informations de qualité à leurs enfants.

Un cadre propice à la discussion

Faites en sorte que la conversation soit brève, détendue, et poursuivez par un temps de plaisir : un restau, un ciné, une sortie. Vous n’avez pas besoin d’une longue conversation car vous pourrez revenir plus tard sur le sujet. L’important est de faire comprendre à votre enfant que parler de la puberté est tout à fait normal et naturel, ni embarrassant, ni honteux. Si vous vous sentez nerveux ou anxieux au sujet de la conversation, informez votre enfant. Documentez-vous pour avoir les idées claires en rassemblant des ressources utiles sur internet ou dans les livres, comme par exemple : Bientôt ados ! Petit guide sans tabou de la puberté, de Jacqui Bailey et Sarah Naylor aux éditions Casterman
De manière générale, il est plutôt adapté que la mère parle avec sa fille et le père avec son fils. Mais au-delà de cette norme, c’est surtout de savoir quel parent est le plus à l’aise pour cela, sans pour autant que l’autre se défile. Quand il y a un parent absent et que vous ne vous sentez pas à l’aise malgré les conseils que vous avez pu recueillir, alors cherchez dans votre entourage une personne digne de confiance pour votre enfant.

Embryon de discussion

Pendant votre temps d’échange, commencez par expliquer certains faits : tu grandis, il est important que nous échangions sur les modifications que ton corps va vivre… Demandez aussi à votre enfant d’exprimer ses sentiments, ses pensées, et ses préoccupations.
Au début, vous pouvez lui demander ce qu’il sait de la puberté, puis confirmer ou réfuter ses idées. Si vous remarquez que votre enfant est nerveux ou anxieux, ne prolongez pas la conversation, prenez plutôt le temps de bâtir la confiance pour qu’à l’avenir vous puissiez discuter ouvertement du sujet.