La durabilité et la mesure du monde
Selon le philosophe Olivier Abel, notre mode de vie actuel est insoutenable. Notre rapport au monde, basé sur une exploitation sans fin des ressources, n’est pas tenable à long terme. Pour lui, il est impératif que notre manière d’habiter la Terre soit mesurée et respecte les limites de notre planète. L’écologie, loin d’être un luxe, est une nécessité fondamentale pour notre survie en tant qu’êtres corporels partageant un habitat commun avec toutes les autres espèces vivantes. Il est important de reconnaître la finitude de notre monde et d’adopter une approche plus responsable et équilibrée dans notre interaction avec l’environnement.
Une révolution anthropologique
Aussi, la fragilité de notre planète est mise en évidence lorsque nous l’observons de l’espace. Cette perspective souligne l’absence de solutions de rechange faciles si nous épuisons les ressources terrestres. Une révolution anthropologique serait un retour à une humanité plus humble et consciente de ses limites. Citant Jacques Ellul, Olivier Abel distingue entre l’humanité abstraite et la réalité concrète des individus, prônant un humanisme basé sur l’humilité et la simplicité. L’infini n’est pas dans la croissance matérielle, mais dans d’autres aspects de notre existence.
Vers un humanisme de l’humilité
L’infini réside dans la conversation humaine, la science, et les arts. La véritable croissance ne réside pas dans l’accumulation de biens matériels, mais dans l’enrichissement de nos échanges intellectuels et culturels. La découverte scientifique, l’appréciation de la beauté artistique, et la compréhension mutuelle sont des domaines où l’infini peut s’exprimer. Olivier Abel plaide pour une réorientation de nos valeurs vers ces formes de croissance, qui offrent une valeur immense sur les plans social, éthique, et cognitif.
Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Réalisation : Jean-Luc Mouton
Intervenant : Olivier Abel
Première diffusion : 3 novembre 2021