La situation en Syrie reste désastreuse pour les minorités religieuses et ethniques, en particulier les alaouites, les chrétiens, les druzes et les kurdes, qui sont de plus en plus menacés par les troubles politiques qui secouent le pays. Le pays, longtemps dirigé par la dictature de la famille Assad, est témoin de profonds changements suite à l’effondrement potentiel du régime Assad. L’ancien président Bachar al-Assad, surnommé le « boucher de Damas », se trouverait en Russie après avoir fui la Syrie, signalant ainsi la fin de plus de cinq décennies de régime Assad. Ce changement a suscité des réactions mitigées : certains y voient un tournant porteur d’espoir, tandis que d’autres s’inquiètent de la suite des événements.
L’effritement du régime d’Assad
La chute du régime d’Assad, longtemps affaibli par les conflits internes, la corruption et une guerre violente qui a fait plus de 500 000 morts depuis 2011, a plongé le pays dans le désarroi. Cependant, pour de nombreux analystes, l’effondrement du régime n’est pas une surprise. Le soutien des alliés russes et iraniens ne l’a pas protégé d’une érosion interne inévitable. Ce bouleversement politique alimente désormais les inquiétudes quant à l’avenir des minorités syriennes, qui jouaient un rôle central dans le maintien au pouvoir du régime.
Des signes d’espoir mais des questions persistent
Malgré les difficultés, il existe des signes d’espoir prudents. L’ascension d’Abou Mohamed Al Julani, un dirigeant associé à l’opposition syrienne, a été marquée par une relative retenue et la promesse d’éviter les massacres qui ont caractérisé les actions antérieures du régime. Toutefois, des questions subsistent quant à la véritable nature de sa gouvernance, certains rapports suggérant que la violence pourrait avoir été plus répandue que ce qui avait été initialement rapporté.
La question la plus importante est de savoir si ce changement conduira à une stabilité à long terme pour la Syrie et la région. Alors que des millions de Syriens ont fui la violence, et qu’on dénombre plus de 6 millions de réfugiés. Pour des pays comme la France, la situation en Syrie reste une question géopolitique complexe, façonnée par les profondes divisions sectaires de la région et le poids historique des conflits passés. La clé de la stabilité, de l’avis de beaucoup, réside dans le développement d’un leadership éthique et le respect des droits de l’homme – un contraste frappant avec les systèmes dictatoriaux brutaux qui ont longtemps dominé le Moyen-Orient.
Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Remerciements : Jean-Fred Berger
Entretien mené par : David Gonzalez
Technique : Quentin Sondag