Comparer les scouts catholiques aux scouts protestants, c’est entrer dans un terrain délicat. Si les Scouts et Guides de France revendiquent clairement leur ancrage catholique, les Éclaireurs et Éclaireuses Unionistes de France (EEUdF), d’origine protestante, adoptent une approche plus nuancée de la foi. Le mouvement protestant, bien qu’hébergeant des temps spirituels lors des camps, ne place pas la religion au centre de ses activités. Il se définit davantage comme un mouvement laïque, dans la tradition protestante.

Chez les EEUdF, la moitié des effectifs se dit protestante, l’autre moitié ne revendique aucune appartenance religieuse. Cette mixité reflète une volonté d’ouverture, fidèle à l’héritage d’un protestantisme pluraliste et inclusif. Augustin Baudouin, président du mouvement, souligne que les effectifs sont stables : pas en hausse, mais non plus en déclin.

À l’opposé, les Scouts d’Europe, de sensibilité catholique plus conservatrice, s’affichent comme fermement enracinés dans une pratique religieuse traditionnelle. Les Scouts et Guides de France, plus libéraux, s’en distinguent par une approche plus ouverte, bien qu’ils conservent une forte identité catholique.

Mais au-delà des différences spirituelles, un enjeu rassemble tous les mouvements scouts — catholiques, protestants, laïques, mais aussi juifs, musulmans et bouddhistes : la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Tous mettent en place des dispositifs concrets pour sensibiliser, écouter et protéger les jeunes. Ces mesures vont bien au-delà des simples déclarations d’intention : elles incarnent une volonté réelle de faire des camps scouts des espaces sûrs et bienveillants.

Un engagement partagé, qui témoigne de la capacité des mouvements scouts, malgré leurs différences, à s’unir autour de valeurs fondamentales.

Un éditorial à retrouver cette semaine dans Réforme.

Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Remerciements : Stéphane-Lutz Sorg
Entretien mené par : David Gonzalez
Technique : Horizontal Pictures