Quel est l’impact environnemental des smartphones ?
Amaury Leperlier, conseiller en rénovation énergétique, met en lumière l’impact environnemental significatif des smartphones. Actuellement, deux personnes sur trois en France possèdent un smartphone, un appareil omniprésent mais souvent méconnu en termes de fabrication et d’impact écologique. La conception d’un smartphone implique une chaîne d’approvisionnement complexe, avec des matériaux provenant du monde entier. Un smartphone typique contient environ 70 matériaux différents, extraits dans des conditions souvent précaires.
La fabrication de ces appareils se fait principalement en Asie, où les normes environnementales et de travail peuvent être moins strictes. « La conception d’un smartphone peut faire deux fois le tour du monde avant d’arriver entre nos mains, » souligne Leperlier. Les composants sont extraits, traités et assemblés dans divers pays, contribuant à une empreinte carbone importante.
En outre, l’extraction des matières premières nécessaires, telles que le cobalt et le lithium, a des répercussions environnementales et sociales considérables. Ces minerais sont souvent extraits dans des conditions dangereuses et non éthiques. « Les minerais sont rarement extraits dans de bonnes conditions, » ajoute Leperlier, mettant en lumière les problèmes de l’exploitation minière.
Comment utiliser son téléphone de manière écoresponsable ?
L’utilisation quotidienne des smartphones a également un impact sur l’environnement. Leperlier conseille de ne pas attendre que la batterie soit complètement déchargée avant de la recharger. « Il est préférable de recharger le téléphone quand la batterie atteint environ 15%, » explique-t-il. Laisser le téléphone branché toute la nuit n’est pas recommandé car cela peut diminuer la durée de vie de la batterie et consommer inutilement de l’énergie.
De plus, il est important de débrancher les chargeurs lorsqu’ils ne sont pas utilisés, car même sans téléphone connecté, les chargeurs continuent de consommer de l’électricité. « Un chargeur laissé dans une prise consomme de l’énergie, même sans téléphone, » rappelle-t-il. En adoptant ces pratiques, les utilisateurs peuvent prolonger la durée de vie de leurs appareils et réduire leur consommation énergétique.
L’entretien du téléphone joue également un rôle crucial. Utiliser des films protecteurs et des coques peut aider à prolonger la durée de vie physique du téléphone. « Protéger son téléphone peut éviter des réparations coûteuses et prolonger sa durée de vie, » souligne Leperlier. De plus, il recommande de désinstaller les applications inutilisées et de nettoyer régulièrement le téléphone pour éviter une surconsommation d’énergie.
Que faire des anciens téléphones ?
La question du recyclage et de la revente des téléphones obsolètes est essentielle. Leperlier observe que beaucoup de téléphones sont remplacés tous les deux ans, bien qu’ils soient encore fonctionnels. « La majorité des téléphones sont encore en état de marche lorsqu’ils sont remplacés, » remarque-t-il. Ce phénomène est souvent alimenté par l’obsolescence programmée et les mises à jour logicielles qui ralentissent les anciens modèles.
Il est possible de donner une seconde vie aux téléphones en les revendant ou en les recyclant. Les points de vente sont souvent des points de collecte pour le recyclage des téléphones. « Recycler les téléphones permet de récupérer des matériaux précieux, » explique Leperlier. Les composants des téléphones, tels que les métaux rares, peuvent être réutilisés, réduisant ainsi la nécessité d’extraire de nouvelles matières premières.
Enfin, il est conseillé de stocker les photos et vidéos sur des supports externes ou des services cloud pour libérer de l’espace sur le téléphone et améliorer sa performance. « Les données peuvent être stockées dans le cloud, mais attention à l’impact énergétique des data centers, » avertit-il. En prenant soin de leurs appareils et en adoptant des pratiques responsables, les utilisateurs peuvent contribuer à réduire l’impact environnemental des smartphones.