La Réformation, une fête pour la Parole vivante
Chaque 31 octobre, les paroisses luthériennes et réformées célèbrent la fête de la Réformation, en mémoire du geste fondateur de Martin Luther affichant ses 95 thèses à Wittenberg en 1517. Mais, comme le rappelle le pasteur Timothée Gestin, cette date n’est pas « la Saint-Luther » ni « la Saint-Calvin » : elle marque avant tout l’action de Dieu au cœur de l’histoire.
« La Réformation n’est pas un monument à admirer, mais un mouvement à poursuivre », souligne-t-il. Célébrer cette fête, c’est rendre grâce pour la redécouverte du pur Évangile de la grâce — ce message libérateur selon lequel le salut ne dépend ni des œuvres ni des institutions, mais de la grâce seule. Et cette réforme, ajoute le pasteur, « n’est jamais achevée » : ecclesia semper reformanda, l’Église est toujours à réformer.
Le texte choisi pour cette fête résonne comme un manifeste spirituel et pacifique :
« Je me suis opposé aux papes, aux indulgences et à tous les papistes, mais sans recourir à la violence. Je n’ai fait que mettre en œuvre la Parole de Dieu », écrivait Luther.
Ce passage résume l’essence même de la Réformation : une confiance absolue dans la puissance de la Parole pour transformer les cœurs sans contraindre les consciences. Là où la violence échoue, la foi agit en douceur ; là où l’homme s’agite, la Parole opère en silence.
Pour le pasteur Gestin, cette actualité de la Réforme rejoint notre temps : dans une société saturée de discours, il s’agit de redécouvrir la force tranquille d’une parole qui éclaire, libère et fait grandir.
En 2025, la célébration en région parisienne aura lieu vendredi 31 octobre à l’église luthérienne Saint-Paul, boulevard Barbès (Paris), autour d’un culte commun aux Églises luthériennes et réformées. Un moment de mémoire, mais surtout d’espérance : la Réformation continue.
Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Remerciements : Timothée Gestin
Entretien mené par : David Gonzalez
Technique : Paul Drion
