Le pasteur Louis Pernot nous convie à explorer l’ancienne mélodie des psaumes de la Bible connue sous le nom de « Guittith » et à méditer sur la musique, l’enfance, les arts et la place de l’homme dans le monde. Cette mélodie, mentionnée en tête des psaumes 8, 81 et 84 (« Au chef de chœur. Sur la guittith. Psaume de David »), n’est pas un mot du texte biblique lui-même et fait l’objet de multiples interprétations.
Certains y voient le nom d’un instrument, évoquant peut-être par sa forme un pressoir. D’autres y reconnaissent l’indication d’un air particulier ou d’une mélodie servant de guide au chant du psaume, autrement dit une tonalité liturgique. Une théorie ancienne la relie à Gath, ville philistine, suggérant que la Guidith serait un instrument local ou une mélodie associée à la période des vendanges. L’interprétation la plus répandue aujourd’hui considère qu’elle désigne un instrument fabriqué à Gath, qui servait à soutenir la psalmodie dans la louange.
À partir de cette question, Louis Pernot déploie une méditation profonde sur le royaume de Dieu, sur ce qui est véritablement grand et sur ce qui a de la valeur dans nos vies. Il nous invite à mesurer l’essentiel et à nous recentrer sur ce qui transforme notre quotidien. « Notre vie est sauvegardée en Dieu, Dieu ne nous oublie pas », rappelle-t-il. Relire le Psaume 8 aujourd’hui, c’est retrouver un équilibre précieux entre l’infiniment grand et l’infiniment petit. Nous ne sommes pas maîtres absolus de la création, mais intendants et responsables, « appelés nous-mêmes à la création ».
Comme le psalmiste, nous sommes invités à nous émerveiller. Comme des nourrissons au cœur de l’immensité : ce que Dieu garde et sauvegarde, c’est l’ordre de l’amour, de la tendresse, de la beauté et de la générosité. La Guidith devient alors, selon le pasteur, un instrument de discernement pour appréhender ce qui compte vraiment.
Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Remerciements : Louis Pernot
Entretien mené par : David Gonzalez
Technique : Quentin Sondag