L’évangile du dimanche du 10 août (Luc 12.32-48)
L’épître aux Hébreux du dimanche 10 août (Hébreux 11.1-2,8-19)
La foi d’Abraham
Le contexte – L’épître aux Hébreux
L’épître aux Hébreux est écrite à des interlocuteurs de culture hébraïque. Elle relit la personne du Christ à partir des critères du Premier Testament notamment dans les catégories du sacrifice qui apporte le pardon.
Après avoir montré en quoi le Christ apporte de façon définitive le pardon qui nous relève, l’auteur termine son épître en parlant de la foi. Il commence par la définir comme la réalité de ce qu’on espère, l’attestation de choses qu’on ne voit pas, puis il montre comment cette approche a été vécue par des hommes et des femmes du Premier Testament.
Que dit le texte ? – La fidélité aujourd’hui
Le passage de cette semaine parle de la foi d’Abraham. Elle se décline en quatre points.
La marche : Abraham est parti sans savoir où il allait. C’est en marchant qu’il a découvert qui était le Dieu qui l’a appelé et qui l’accompagnait. Dieu se laisse découvrir tout au long de notre marche.
L’exil : Dieu a promis une terre à Abraham, pourtant il n’a jamais possédé le moindre lopin de terre à l’exception de la grotte qu’il a achetée pour offrir une sépulture à sa femme. À partir de cette notion d’exil, les croyants sont définis comme des étrangers et voyageurs sur cette terre. Ils sont dans le monde mais ils ne sont pas du monde.
L’attente : Abraham n’a pas reçu ce qui lui était promis, mais il n’a cessé de l’attendre : il attendait la cité qui a de solides fondations, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur. Il attendait parce qu’il avait les yeux de la foi pour voir au-delà de ce qu’il avait sous les yeux.
L’espérance : Elle nous appelle à croire dans les promesses même quand nous ne voyons pas le commencement de leur réalisation. L’auteur de l’épître interprète le récit du sacrifice d’Isaac comme une parabole d’une vie plus forte que la mort car appelée à la résurrection.
Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – Appel à la vigilance
Le texte de l’évangile de ce dimanche commence par un appel à ne pas avoir peur et se poursuit par un appel à la persévérance.
Dans la bouche de Jésus, la peur est le contraire de la foi, elle paralyse alors que la foi est une mise en route. On peut ne pas avoir peur si on est solidement accroché à l’espérance d’un Dieu qui est plus grand que notre monde et que même de notre propre mort.
Il se poursuit par des paraboles qui invitent à ne pas se décourager, à être vigilant, à rester fermes dans la foi. Si la foi est la réalité de ce qu’on espère, on n’a pas besoin de voir pour croire ni de réussir pour persévérer.
Le livre d’Ezéchiel du dimanche 10 août (Ezéchiel 33.10-15)
L’aujourd’hui de la foi
Le contexte – Le livre d’Ézéchiel
Ézéchiel est un prophète qui a eu la tâche redoutable de parler de Dieu dans une époque particulièrement difficile lors du siège puis de la chute de Jérusalem et de l’exil du reste des Judéens à Babylone.
Il a lui-même fait partie du premier exil des habitants de Jérusalem lorsque le roi Joïakîn s’est rendu à Nabuchodonosor pour éviter le massacre et la destruction de Jérusalem.
La foi d’Israël repose sur la promesse faite à Abraham de lui donner une terre et une descendance. Cette promesse a été réalisée sous le règne du roi David, mais où est Dieu lorsque la terre est perdue et que les descendants d’Abraham ne sont plus qu’un petit groupe d’exilés en terre étrangère ?
La première réponse à cette question est que l’exil est le fruit de l’infidélité des rois, des gouverneurs, des prêtres et de magistrats. Quand la sanction tombe, il y a toutes les raisons de désespérer, mais le prophète s’y refuse et son livre se termine sur la possibilité d’un recommencement.
Que dit le texte ? – La fidélité aujourd’hui
Le passage de ce dimanche commence par une complainte : Nos transgressions et nos péchés sont sur nous, et c’est à cause d’eux que nous pourrissons ; comment pourrions-nous vivre ? Devant la sanction de l’histoire, les contemporains d’Ézéchiel ont le sentiment qu’ils n’ont plus d’avenir. Ils méritent leur punition et ils sont condamnés à pourrir.
Le prophète répond aux exilés que la voie du retour vers Dieu est toujours ouverte. Quand le prophète annonce la mort, ce n’est pas pour que le méchant meure, mais pour qu’il change de comportement et qu’il vive. Dans le livre de Jonas, le prophète est appelé à annoncer la destruction de Ninive pour que les Ninivites changent de comportement et que la ville ne soit pas détruite. Les paroles dures des prophètes ne sont pas dites pour nous effrayer ou nous décourager, mais pour nous conduire au changement de comportement.
Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – Appel à la vigilance
Jésus n’a cessé d’appeler ses disciples à veiller : Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller !
Il ne s’agit pas de renoncer à dormir, mais de lutter contre l’habitude et la dégradation de l’émerveillement. Quel que soit notre passé, aujourd’hui est un jour nouveau et c’est maintenant le temps du salut, aujourd’hui que nous devons être prêts, aujourd’hui que nous sommes appelés à rendre compte de notre foi dans nos mots et nos attitudes. Il n’est jamais trop tard : dans l’évangile, une seule parole du brigand qui était en croix aux côtés de Jésus a suffi pour lui ouvrir les portes du Royaume (Lc 23.43).
Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Intervenants : Antoine Nouis, Christine Pedotti