L’évangile du dimanche du 17 août (Luc 12.32-48)

L’épître aux Hébreux du dimanche 17 août (Hébreux 12.1-4)

 Résister jusqu’au sang

Le contexte – L’épître aux Hébreux

L’épître aux Hébreux relit le ministère du Christ à partir des catégories du Premier Testament pour souligner en quoi il opère un dépassement des alliances du judaïsme. 

Après avoir souligné le caractère universel du sacerdoce christique elle relit au chapitre 11 la foi des hommes et des femmes du Premier Testament pour montrer qu’ils ont vécu dans l’attente de la pleine réalisation de la promesse qui les fondait. 

Au début du chapitre 12, l’épître s’adresse à ses lecteurs pour les inviter à entrer dans cette nouvelle compréhension de la foi. 

Que dit le texte ? – Les yeux fixés sur Jésus 

Pour évoquer les combats de la foi, l’épître propose quatre temps.

Se reconnaître accompagné par une armée de témoins. Abraham et Sara, Isaac, Jacob, Joseph, Moïse… deviennent des compagnons de lutte pour vivre l’espérance.

Se libérer de ce qui nous alourdit et nous enlace : le péché. Le péché ici n’est pas lu dans le registre de la faute mais de ce qui nous empêche de vivre notre mission de témoins du Christ. 

Fixer les yeux sur Jésus qui a aussi rencontré des oppositions, ce qui l’a conduit à la croix qui l’a placé à la droite de Dieu. Dans les épreuves, ne pas se laisser gagner par la honte, mais s’enraciner dans l’assurance que la gloire est en Dieu et non dans nos réussites humaines.

Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang. La persévérance est un combat. Quand on pense qu’on est fatigué, épuisé, on a encore des réserves insoupçonnées.  

Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – Jésus facteur de division

Marcher à la suite du Christ peut nous mettre en tension avec nos attachements les plus légitimes, notamment familiaux. Il peut arriver que l’appel de la foi entre en conflit avec des traditions familiales ou tribales. La nuée des témoins nous rappelle que nous ne sommes pas seuls : Abraham a quitté ses parents pour répondre à sa vocation, Moïse a perdu son statut de prince d’Égypte pour s’être solidarisé avec les Hébreux opprimés, Jésus s’est opposé à sa mère lorsque cette dernière voulait le ramener à la maison parce qu’elle avait peur pour lui. 

Mais la promesse de l’évangile est que celui qui a quitté père, mère, maison, terre… pour l’Évangile les recevra au centuple. Les commentaires ont dit que dans la foi on trouvait une nouvelle famille, mais aussi que s’étant détaché d’eux on pouvait aimer nos proches au centuple. 

Il est dans divisions qui sont salutaires et qui nous permettent d’aimer autrement, et parfois d’aimer mieux.

Le livre de Jérémie du dimanche 17 août (Jérémie 38.4-10)

Jérémie emprisonné et libéré

Le contexte – Le livre de Jérémie 

Le livre de Jérémie est particulièrement dramatique car le prophète est appelé à parler au nom de Dieu lors du siège et de la chute de Jérusalem. Lors de sa vocation le Seigneur lui annonce qu’il est envoyé pour déraciner, pour démolir, pour faire disparaître, pour raser, mais aussi pour bâtir et pour planter (1.10). La fin du livre annonce le retour d’exil et la reconstruction, mais avant que de déracinements et de démolitions.

Contre les faux prophètes qui annoncent que Dieu ne permettra pas que la ville soit détruite, Jérémie prêche la soumission au roi de Babylone pour limiter le mal. Comme par nature l’humain a du mal à croire ce qui fait mal à croire, les princes de la ville enferment Jérémie dans un cachot.

Au bout d’un long moment le roi Sédécias le fait venir mais Jérémie confirme ses conseils de reddition, il est alors enfermé dans une prison, puis les princes demandent sa mort et il est jeté dans une citerne pleine de boue, sans eau ni nourriture. Il est promis à la mort, une mort lente.

Que dit le texte ? – Jérémie libéré

Sédécias avait consulté Jérémie, mais il refuse d’écouter le prophète et de se comporter comme son neveu Joïakîn à qui il a succédé. Ce dernier s’est rendu à Nabuchodonosor une dizaine d’années plus tôt pour que la ville soit épargnée. Son attitude ressemble plutôt à celle du pharaon pendant les plaies d’Égypte, il s’enferme dans son aveuglement devant la situation. En condamnant Jérémie à mort, il ressemble à Pilate qui a condamné Jésus bien qu’il le savait innocent parce qu’il ne voulait pas se fâcher avec les autorités locales. 

C’est un haut-fonctionnaire koushite qui a eu le courage d’aller voir le voir pour plaider en faveur du prophète. Son origine étrangère lui permet de voir la situation autrement et il sait que Jérémie a raison. Le sens de la justice est universel. 

Le roi reconnaît la justesse de la démarche et demande que Jérémie soit libéré. 

Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – La vérité comme facteur de division

En disant qu’il est venu apporter la division sur la terre et entre les familles, Jésus s’oppose contre les unanimités de façade.

Sédécias espérer apporter la paix parmi les habitants de Jérusalem en leur livrant Jérémie comme bouc émissaire, mais cette unité fondée sur une injustice n’est pas celle de l’Évangile. 

Entre la justice et la tranquillité, Sédécias a préféré la tranquillité, mais dans l’Évangile la justice est plus importante que la tranquillité, même quand elle se paye au prix de divisions. 

Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Intervenants : Antoine Nouis, Christine Pedotti