Les différentes conceptions de l’enfer dans la Bible

Selon la pasteure Florence Blondon, les représentations traditionnelles de l’enfer, souvent influencées par la littérature et la culture populaire, sont éloignées des textes bibliques. La Bible utilise plusieurs termes pour décrire l’enfer. Le « Shéol », principalement dans l’Ancien Testament, est un lieu de séjour des morts où les âmes sont coupées de Dieu, mais il n’est pas nécessairement un lieu de tourments éternels. Parfois, les âmes peuvent même revenir du Shéol, ce qui indique une possibilité de rédemption. Le « Hadès », terme grec qui traduit Shéol, signifie littéralement « lieu où l’on ne voit pas », symbolisant un état de séparation et d’aveuglement spirituel. Enfin, la « Géhenne » est une vallée près de Jérusalem, associée à des pratiques païennes et des sacrifices d’enfants, qui devient une métaphore de l’enfer dans le Nouveau Testament.

L’enfer et les enseignements de Jésus

Dans le Nouveau Testament, certaines descriptions de l’enfer apparaissent, notamment dans l’Apocalypse, mais elles doivent être comprises dans leur contexte symbolique et allégorique. Il y a notamment l’exemple de la parabole du riche et de Lazare dans l’Évangile de Luc pour illustrer la complexité de ces images. Dans cette histoire, un riche ignore un pauvre nommé Lazare à sa porte. À leur mort, le riche souffre dans l’Hadès tandis que Lazare est consolé dans le sein d’Abraham. Cette parabole critique les inégalités sociales et appelle à la justice et à la compassion. Jésus utilise l’image de l’enfer non pour décrire une réalité future fixe, mais pour interpeller les croyants sur leur comportement actuel et les injustices de leur époque.

L’enfer comme métaphore des relations humaines

L’enfer peut être compris comme une métaphore des relations humaines. Citant Jean-Paul Sartre, qui disait « l’enfer, c’est les autres », Florence Blondon explore l’idée que les conflits interpersonnels et l’incapacité à aimer créent des situations infernales dans nos vies. Elle préfère la perspective de Georges Bernanos, qui affirmait que « l’enfer, c’est de ne plus aimer ». En fait, l’incapacité à aimer et à se sentir aimé constitue la véritable damnation. Il faut donc voir l’enfer non comme une réalité future inévitable, mais comme une condition humaine que nous pouvons transformer par nos actions et notre amour. En écoutant les enseignements de la Bible, en aimant notre prochain et en agissant avec compassion, nous pouvons éviter de vivre dans un enfer terrestre et œuvrer pour un monde meilleur, aligné avec la vision divine.