La Genèse: mythe d’origine ou réalité scientifique ?

Le pasteur et physicien Roland Benz explore la question du commencement de l’univers en opposant la perspective biblique de la Genèse à celle du Big Bang. Il souligne que la Genèse ne cherche pas à fournir une explication scientifique du monde, mais plutôt un récit mythique qui s’inscrit dans le contexte historique et culturel d’Israël. Les termes utilisés dans la Genèse, tels que « commencement », « origine » et « création », doivent être compris dans leur contexte historique et théologique.

La Genèse commence par « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre ». Trois mots se détachent : commencement, origine et création. Ces termes posent la question de savoir comment quelque chose peut surgir du néant. Dans la tradition biblique, l’idée de commencement absolu est insaisissable et souvent interprétée a posteriori. Par exemple, la fondation d’une nation ou d’un peuple est souvent désignée après coup, donnant un sens historique et identitaire à cet événement.

La théorie du Big Bang: une nouvelle histoire de la création

La cosmologie moderne propose une autre vision du commencement avec la théorie du Big Bang. Contrairement aux récits mythiques, le Big Bang est une théorie scientifique basée sur des observations et des calculs mathématiques. Elle décrit un univers en expansion, où toutes les galaxies s’éloignent les unes des autres, suggérant un point d’origine unique. Cette théorie n’implique pas nécessairement une création ex nihilo, mais plutôt une transformation continue de l’énergie et de la matière.

Roland Benz explique que, selon la science, l’univers a une histoire dynamique, marquée par des événements comme la formation des galaxies, des étoiles et des planètes. Les scientifiques utilisent des instruments tels que le télescope Hubble et des accélérateurs de particules pour observer les objets célestes et comprendre les processus physiques à l’œuvre. Ces observations ont révélé que l’univers est en constante expansion, un concept qui contraste avec l’idée d’un univers stable et immuable.

La convergence des langages: foi et science

En fait, il est nécessaire de distinguer les langages de la foi et de la science. La Genèse utilise un langage mythique et théologique pour exprimer des vérités spirituelles et morales, tandis que la science utilise un langage empirique et mathématique pour décrire les phénomènes naturels. Les deux perspectives peuvent coexister sans nécessairement se contredire, car elles répondent à des questions différentes : le pourquoi de l’existence pour la foi, et le comment des processus naturels pour la science.

Roland Benz mentionne également l’importance de ne pas réduire les récits bibliques à des explications scientifiques ou de nier leur valeur spirituelle et morale. La Genèse, par exemple, ne cherche pas à expliquer comment l’univers a été créé en termes scientifiques, mais plutôt à affirmer que le monde a un créateur, que la création est bonne, et que l’homme est fait à l’image de Dieu. Ces affirmations ont une portée éthique et existentielle, invitant les croyants à voir le monde comme une œuvre divine et à en prendre soin.

En définitive, la Genèse et la théorie du Big Bang peuvent être vues comme deux récits complémentaires du commencement, chacun apportant une perspective unique sur la nature de l’univers et notre place en son sein. La foi et la science, bien que différentes dans leur approche et leur langage, peuvent enrichir notre compréhension du monde et de notre existence

L’interview de Roland Benz: «Bible versus Big-Bang: et si on n’avait plus à choisir son camp?»

Production : Réformés