Le commencement :la Nuit en Palestine

Il fait déjà nuit en Palestine. Assis autour d’un feu, les bergers gardent leurs troupeaux. Ruben n’est pas du tout content, mais alors pas du tout. Il n’aime pas les Romains qui occupent son pays. Ce sont des barbares ; s’il le pouvait, il les éliminerait tous. Mais qu’est-ce qu’un seul homme peut faire contre toute une armée ? En plus, il doit s’occuper de ces maudits moutons qu’il trouve stupides. Ils bêlent tout le temps et ne comprennent rien. Ruben manque aussi d’argent. Ruben trouve toujours mille raisons de râler. Il râle le matin quand il se lève, il râle le soir quand il se couche, et ça commence à sérieusement fatiguer ses collègues bergers. Ils aimeraient bien lui clouer le bec une fois pour toutes pour qu’il les laisse tranquilles.

Tout à coup, le ciel s’illumine, des anges apparaissent, une magnifique musique résonne, un orchestre divin se met à jouer. Ruben se fâche : qui ose l’interrompre pendant qu’il explique ses misères à ses collègues ? Ceux-ci sont stupéfiés, éblouis, abasourdis, et ils ont aussi un peu peur. Un ange leur dit : « Allez voir dans une étable à proximité, vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une mangeoire. C’est le Sauveur du monde, le Seigneur, le Messie. Allez-y, n’ayez pas peur. »

La visite à l’étable

Les autres bergers parviennent à convaincre Ruben de les suivre, bien que celui-ci ne soit pas du tout motivé. « C’est quoi cette bougeotte à cause de quelques anges ? » pense-t-il. Il aurait préféré rester au coin du feu. Quand ils arrivent à l’endroit indiqué par l’ange, ils trouvent effectivement la petite famille. Ils sont les premiers à leur rendre visite. Les parents, encore un peu fatigués, sont heureux de les accueillir. Ils se présentent : Joseph, Marie, et voici le petit Jésus.

Les bergers ne savent pas quoi dire. L’un après l’autre, ils s’approchent de la mangeoire pour saluer l’enfant. Maladroitement, ils parlent de bénédiction. Quand Ruben se trouve face à ce nouveau-né, il a l’impression que toutes ses frustrations s’envolent. Son cœur bat la chamade et il se sent enveloppé par une lumière venant de la crèche. Les anges avaient raison : ce bébé va changer le monde. Il a d’ailleurs déjà commencé avec Ruben.

Sur le chemin du retour, Ruben est tout différent. Ils bavardent, rigolent, chantent et blaguent. Bref, ce n’est plus le Ruben râleur que ses collègues connaissaient. Une brève rencontre avec ce petit enfant l’a transformé à jamais.

Production : Parole à portée de main – parole-main.com