L’évangile du dimanche 19 janvier
Le livre de 1 Corinthiens du dimanche 19 janvier
19.01.2025 : 1 Co 12.4-11 – Un Esprit, dons divers
L’unité dans la diversité
Le contexte – La première épître aux Corinthiens
Toutes les épîtres du Nouveau Testament évoquent d’une manière ou d’une autre la question de l’unité, ce qui laisse entendre qu’elle était majeure dans la première Église entre les différentes tendances sociales, théologiques et religieuses des membres qui la composent. Les premiers chapitrent de la première épître aux Corinthiens monter une communauté divisée entre ceux qui se réclament de Pierre, de Paul, d’Apollos ou du Christ lui-même. Après les avoir tancés en les invitant à tout considérer à partir de la croix, Paul revient sur cette question en soulignant une légitime diversité.
Dans le chapitre 12 de son épître, il aborde la question théologiquement en développant sa compréhension de l’Esprit qui permet d’articuler l’unité et la diversité.
Que dit le texte ? – Unité de l’Esprit, diversité de dons
La diversité dans l’Église de Corinthe est la marque de son dynamisme. La diversité est bonne, mais elle peut être source de conflits, c’est pourquoi l’apôtre apporte quelques règles pour qu’elle soit vécue dans l’harmonie.
Il commence par rappeler que chaque don est d’abord un service, c’est-à-dire qu’il doit être exercé d’abord au profit de toute la communauté. Il ne doit jamais être une occasion de se penser supérieur aux autres, mais au service de l’ensemble.
Ensuite Paul rappelle que c’est le même Esprit qui inspire les différents dons. Ce qui veut dire que je dois considérer que le don de mon voisin qui peut entrer en conflit avec le mien est aussi un don de Dieu.
Enfin l’apôtre souligne que la diversité est au service de l’utilité commune, ce qui signifie qu’il ne faut pas avoir peur de la diversité, mais la considérer comme une richesse.
La lecture de ce passage nous invite à trouver notre don, et à le cultiver
Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – L’eau changée en vin
Si l’eau des vases de purification qui se trouvent à Cana représente les rites religieux, le vin est une évocation de l’Esprit. Une Église qui vit sous le signe de l’eau qui a été transformée en vin est une Église qui n’a pas peur d’expérimenter, de laisser la diversité s’exprimer.
L’Église de nos jours n’est pas moins diverse que celle du premier siècle, à l’écoute de Paul nous ne devons pas la rêver comme une armée qui marche au pas, mais comme le rassemblement d’hommes et de femmes qui cultivent leur singularité pour que l’ensemble soit riche et varié. L’image de l’Église est celle du vitrail qui brille de toutes les couleurs de ses pièces quand il est éclairé par le soleil de Dieu.
Le livre d’Esaïe du dimanche 19 janvier
19.01.2025 : Es 62.1-5 – Jérusalem, l’épousée
Jérusalem, la joie de Dieu (Es 62,1-5)
Le contexte – Troisième Ésaïe
La troisième partie du livre d’Ésaïe évoque le retour d’exil qui correspond à une époque ardue pour les Judéens confrontés à la reconstruction de la ville, du temple et de ses murailles. Pour donner du courage à son peuple, le prophète multiplie les promesses en annonçant que la ville doit se préparer à des épousailles avec le Seigneur.
Que dit le texte ? – Jérusalem, l’épousée
Pour soutenir le courage et entretenir l’espérance des Jérusalémites le prophète fait trois promesses.
Le Seigneur annonce qu’il ne se taira pas jusqu’à ce que la justice de la ville soit reconnue. Si parfois les membres du peuple ont pu se heurter au silence de Dieu, ce dernier leur fait la promesse de ne plus se taire par la voix de son prophète.
La gloire de la ville sera reconnue par les nations. Nous retrouvons un thème qui revient fréquemment dans la troisième partie du livre d’Ésaïe. Si les membres du peuple peuvent se sentir tout petits face aux empires qui se succèdent un jour viendra où ses empires reconnaîtront la gloire de la ville. Il est toujours plus facile de persévérer quand on sait que la victoire est devant nous.
Le prophète utilise la métaphore conjugale pour évoquer la relation de Dieu avec sa ville : Tu seras une couronne de splendeur… On appellera ta terre « l’Épousée »… Comme la mariée fait la gaieté du marié, tu feras la gaieté de ton Dieu. Un mariage est l’occasion de réjouissances, c’est une fête de l’amour de la promesse et de la fécondité.
Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – L’eau changée en vin
Le premier signe posé par Jésus au commencement de son Évangile a une valeur programmatique. En transformant l’eau en vin, il invite ses disciples à entrer dans une nouvelle compréhension de la religion qui n’est plus marquée par le rite ou une obéissance servile à des règles ancestrales, mais dont le signe est le vin, symbole de vie, de joie et de fête.
Si le premier signe posé par Jésus est de transformer l’eau en vin, nous n’avons pas le droit d’avoir la religion triste. Comme nous le rappelle Ésaïe, nous ne devons jamais oublier que notre foi est une fête et nos cérémonies des célébrations de mariage.
Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Intervenants : Christine Pedotti, Antoine Nouis