L’évangile de Luc du 2 février (Luc 2. 22.40)
Le 2 février, les textes bibliques de Luc 2.22-40, Hébreux 2.14-18 et Malachie 3.1-4 s’éclairent mutuellement pour révéler la mission de Jésus-Christ. L’Évangile de Luc raconte la présentation de Jésus au temple, un moment clé où le Christ est reconnu par Siméon et Anne, deux figures animées par la foi. Cette scène souligne la totale humanité de Jésus : fils de Marie et Joseph, il est présenté au temple selon la loi juive. Siméon, un homme de foi, discerne en cet enfant modeste la présence du Messie promis.
L’épître aux Hébreux approfondit ce mystère en décrivant Jésus comme un grand prêtre miséricordieux. En adoptant notre humanité, partageant chair et sang, il détruit la peur de la mort et la puissance du diable, démontrant la bienveillance de Dieu. Par sa mort sur la croix, il devient l’intermédiaire parfait entre Dieu et l’humanité, apportant réconciliation et salut. Ce texte met en lumière l’amour de Dieu, un amour démontré par le don de son Fils, comme l’affirme aussi l’épître aux Romains (Rm 5.8).
Le livre de Malachie, dernier des livres prophétiques, annonce la venue du Seigneur dans son temple. Dans un contexte de désarroi face à l’injustice, cette prophétie promet un messager qui précédera le jour du Seigneur. Ce texte résonne avec l’attente de Siméon dans l’Évangile. Siméon illustre la foi et l’humilité nécessaires pour accueillir le Messie, non dans la gloire attendue, mais sous les traits d’un enfant humblement offert.
Ces textes enseignent une leçon essentielle : Que ce soit dans l’enfant Jésus ou dans nos réalités humaines, la foi appelle à voir au-delà des apparences, pour reconnaître l’action bienveillante de Dieu dans le quotidien.
L’épître aux Hébreux du 2 février (Hébreux 2.14-18)
Jésus notre frère
Le contexte – L’épître aux Hébreux
L’épître aux Hébreux relit le ministère du Christ à partir des catégories sacerdotales du Premier Testament. La mort du Christ est interprétée à travers des lunettes sacrificielles tout en disant que, puisque le sacrifice parfait a été offert, la croix marque aussi la fin des sacrifices.
Le sacrifice est parfait parce que Jésus est à la foi le grand prêtre irréprochable et l’agneau sans tache. Le passage proposé à notre méditation souligne qu’il a endossé notre humanité pour être un grand prêtre miséricordieux.
Que dit le texte ? – Le grand prêtre miséricordieux
Dans la mentalité du Premier Testament, le grand prêtre est l’intermédiaire entre Dieu et les humains. Il dit Dieu aux humains et il représente les humains devant Dieu.
Les premiers paragraphes de l’épître soulignent la divinité du Christ en déclarant qu’il était supérieur aux anges. Le passage proposé à notre méditation déclare qu’il a partagé notre condition en ayant en commun avec nous la chair et le sang.
En adoptant notre humanité, il nous assure de la bienveillance de Dieu et il nous délivre de la peur de la mort. Notre vie est marquée par la mortalité présentée ici comme le domaine du diable, c’est-à-dire de la séparation radicale d’avec Dieu. En mourant sur la croix, Jésus a détruit le pouvoir de la mort pour nous assurer de la radicale bienveillance de Dieu, dans notre vie et jusque dans notre mort.
Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – La présentation de Jésus au temple
Le récit de la présentation de Jésus au temple et son accueil par Siméon et Anne souligne la totale humanité de Jésus. Le verset qui précède notre passage parle de la circoncision de Jésus puis de sa consécration au temple. Le dernier verset le présente comme un enfant qui grandissait et se fortifiait comme tous les enfants en bonne santé.
Ces détails nous rappellent qu’en Jésus de Nazareth, fils de Marie et de Joseph, Dieu est entré dans le temps et l’espace de notre monde. L’épître aux Hébreux dit qu’il avait en commun avec nous la chair et le sang. Elle ajoute que parce qu’il est venu habiter notre humanité, il connaît nos faiblesses et nos combats, c’est pourquoi c’est un grand prêtre compatissant.
La bienveillance de Dieu à notre égard n’est pas une idée, c’est un acte qui a été posé. Comme le dit l’épître aux Romains : « Voici comment Dieu, lui, met en évidence son amour pour nous : le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs » (Rm 5.8). À partir de ce don, nous avons l’assurance que rien ne pourra nous séparer de son amour.
Le livre de Malachie du 2 février (Malachie 3.1-4)
Le Seigneur dans son temple
Le contexte – Le livre de Malachie
Le livre de Malachie est le dernier des livres prophétiques, c’est un des plus tardifs puisqu’il date de la période perse, après la reconstruction du temple (1.8). Le passage proposé à notre méditation est précédé d’une question : Où est le Dieu du jugement ? Ce qui est la question de tous les justes confrontés à l’injustice et au retard de l’accomplissement des promesses : Pourquoi le Seigneur n’intervient-il pas pour imposer la paix et la justice dans le monde ? Cette question traverse d’une manière ou d’une autre tous les livres prophétiques. La réponse de ce passage est que le Seigneur envoie son messager qui préparera la venue du Seigneur dans son temple.
La fin du chapitre présentera ce messager comme Élie, et les évangiles présenteront le Baptiseur comme l’accomplissement de cette prophétie. Les évangiles disent de Jean qu’il est celui qui précède la venue du Seigneur.
Que dit le texte ? – La venue du Seigneur
Les premiers versets annoncent l’arrivée d’un messager que la fin du chapitre présentera comme étant Élie. Sa venue précède le jour du Seigneur qui jugera les méchants et rendra justice aux justes. Alors les offrandes offertes dans le temple seront bien accueillies par le Seigneur.
Alors que le peuple est dans le désarroi et qu’il s’interroge sur les silences du Seigneur devant les difficultés de leur situation, ce dernier répète sa promesse d’une venue qui établira la justice.
Le temps de Dieu n’est pas celui de nos impatiences. Mais avec le recul nous pouvons constater que la promesse a été tenue.
Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – La présentation de Jésus au temple
Le passage de l’évangile évoque un homme qui attendait et qui avait reçu la promesse qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Il était vieux, mais il attendait encore, c’était un persévérant.
Avec tous les croyants du Premier Testament, il attendait un messie dans la gloire et le jugement, mais il a l’humilité de l’accueillir sous les traits d’un petit enfant présenté par ses parents qui offrent à l’occasion une offrande de pauvres.
Siméon est un juste en Israël, mais c’est surtout un homme de foi qui a la sagesse de changer son regard pour discerner la présence du Seigneur, même lorsque celle-ci se présente dans des catégories nouvelles.
Que Dieu nous donne les yeux de la foi pour ne pas rester enfermer dans nos ornières spirituelles et la sagesse de discerner sa présence même quand elle se présente à nous dans des catégories nouvelles.
Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Intervenants : Florence taubmann, Antoine Nouis