L’évangile de Luc du 26 janvier (Luc 4. 14.21)
Dans le passage de Luc chapitre 4 versets 14- à 21, Jésus commence son ministère public en retournant en Galilée, rempli de la puissance de l’Esprit. Sa réputation se répand lorsqu’il enseigne dans les synagogues, s’attirant les louanges de tous. Arrivé à Nazareth, la ville où il a grandi, il se rend à la synagogue le jour du sabbat. Là, il lit le rouleau du prophète Esaïe, en particulier un passage qui parle de l’onction du Seigneur. Jésus déclare que l’Esprit du Seigneur est sur lui pour porter la bonne nouvelle aux pauvres, proclamer la libération des prisonniers, rendre la vue aux aveugles et libérer les opprimés. Il annonce que cette prophétie vient juste de s’accomplir, marquant ainsi le début de son ministère de libération.
Le théologien Antoine Nouis réfléchit à la signification de ce passage dans le contexte de la mission de Jésus. Les habitants de Nazareth, qui le connaissent comme le fils du charpentier, sont intrigués par sa proclamation audacieuse. Le texte souligne le profond contraste entre le message de grâce de Jésus et les attentes de vengeance et de jugement que beaucoup nourrissaient. La région de Galilée, historiquement considérée comme un lieu de populations mixtes, était méprisée par les juifs plus orthodoxes, ce qui rend significatif le fait que Jésus ait choisi d’y commencer sa mission.
La déclaration de Jésus selon laquelle l’Esprit l’a oint reflète le cœur de son ministère de libération. Sa mission n’est pas une question de domination ou de spectacle, mais de service ancrée dans la Parole. En se référant à Esaïe, Jésus inscrit son ministère dans la tradition des prophètes, annonçant ainsi la libération de l’humanité.
L’épître aux Corinthiens du 26 janvier (1 corinthiens 12. 12-30)
La richesse de la diversité
Le contexte – La première épître aux Corinthiens
L’Église de Corinthe était variée à la lumière de la ville. Paul nous apprend qu’elle était populaire : « Il n’y a pas parmi vous beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. » Elle était composée d’hommes et de femmes d’origines différentes tant au niveau religieux que social ou ethnique.
Cette diversité est une richesse, mais elle est aussi source de division, si bien que toute une partie de l’épitre de l’épître de Paul est une interpellation adressée aux Corinthiens à dépasser leurs différends au nom d’un Dieu qui est au-dessus d’eux.
Que dit le texte ? – L’image du corps
Pour évoquer l’Église, Paul prend l’image du corps comme le font de nombreux philosophes de l’antiquité pour décrire la société. Mais alors qu’habituellement, cette image est utilisée pour justifier les hiérarchies dans la société : il y a ceux qui sont faits pour diriger et les esclaves qui sont faits pour travailler ; Paul prend le contre-pied de ce discours pour annoncer qu’il y a une parfaite égalité entre les membres du corps, car nul ne peut se passer des autres. Le pied ne peut pas dire à la main qu’il n’a pas besoin d’elle ni l’oreille dire à l’œil qu’elle n’a pas besoin de lui.
Non seulement Paul évoque une égalité de dignité entre toutes les parties du corps, mais il renverse même l’image habituelle en disant que ce sont les membres les plus petits qui sont les plus grands et à qui on doit le plus d’honneur. Nul dans l’Église ne peut dire qu’il est plus digne que les autres.
Dans la fin de notre passage, Paul illustre ce principe en déclarant que dans l’Église chacun a des dons et des talents – il cite les apôtres, les prophètes, les dirigeants, ceux qui prennent soin des autres – pour être ensemble le corps du Christ.
Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – La prédication à Nazareth
À Nazareth, Jésus a annoncé une parole de grâce, mais ses auditeurs ont été incapables de l’entendre, car elle ne venait pas à eux selon un canal habituel. Au lieu d’accueillir la bonne nouvelle qui leur était adressée, ils ne l’ont pas entendue car ils se sont posé des questions sur la personne du Christ.
Parce qu’ils n’étaient pas habitués à la diversité, ils ont été incapables d’accueillir la nouveauté.
Croire qu’il y a une multiplicité de don, c’est accepter de se laisser surprendre par de nouvelles expressions de la foi.
Le livre de Néhémie du 26 janvier (Néhémie 8. 2-10)
La lecture de la loi comme consolation
Le contexte – Le livre de Néhémie
Néhémie est l’échanson du roi perse Artaxerxès, ce qui lui donne un accès régulier au souverain. Ayant appris les difficultés des Judéens à Jérusalem, il demande au roi l’autorisation de s’y rendre en qualité de gouverneur de Juda. Sa mission a duré une dizaine d’années, puis il est rentré en Perse avant d’être envoyé une seconde fois à Jérusalem.
La grande œuvre de Néhémie est la reconstruction des murailles de Jérusalem. Il mobilise les Judéens pour que les travaux aillent le plus vite possible afin de prendre ses adversaires par surprise. En plus des travaux, il mène une politique pour atténuer les injustices sociales et pour repeupler la ville.
Enfin, il est avec Esdras à l’origine d’une réforme religieuse en instaurant une application plus rigoureuse de la loi et le rétablissement des fêtes.
Que dit le texte ? – La lecture de la loi
Parallèlement à la réforme administrative organisée par Néhémie, Esdras qui est prêtre entreprend une réforme religieuse sous la forme d’une lecture publique de la Torah, ce qui correspond à une évolution de la religion autour du livre. À côté de la lecture du livre, Esdras donne le sens de la parole pour qu’elle soit accessible à tous les membres du peuple.
Le peuple est en larmes, mais le prêtre leur dit que c’est un jour de réjouissance et non de deuil. Les hommes doivent manger des viandes grasses et boire des liqueurs douces pour avoir le cœur joyeux.
Si la parole nous accuse, nous devons entendre que, si Dieu est notre force, il est plus grand que notre cœur et il nous invite à la joie.
Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – La prédication de Jésus à Nazareth
Au temps de Jésus, la religion était organisée autour de deux piliers : le temple et les sacrifices qui y étaient offerts et l’étude et la lecture de la parole qui se faisait toutes les semaines dans les synagogues.
Jésus s’est toujours opposé à l’économie religieuse symbolisée par le temple, mais il a accepté de commenter la parole lors de son passage à Nazareth. Non seulement il a lu le texte qui lui était proposé, mais il l’a commenté en disant aux habitants de Nazareth que le jour de grâce annoncé par Ésaïe était celui qu’ils étaient en train de vivre.
C’est aujourd’hui que Dieu fait retentir sa parole et que nous pouvons l’accueillir comme une Bonne Nouvelle pour notre histoire.
Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Intervenant : Antoine Nouis