L’évangile du dimanche 27 octobre
L’épître aux hébreux du dimanche 27 octobre
Hé 5.1-6 – Jésus compatissant
Jésus, grand prêtre compatissant
Le contexte – L’épître aux Hébreux
L’épître aux Hébreux relit le ministère du Christ à partir de la grille de lecture de l’organisation religieuse du Premier Testament qui repose sur les sacrifices, Jésus étant assimilé au nouveau grand prêtre.
Dans cette relecture l’épître introduit un personnage énigmatique du Premier Testament, Melchisédek. Dans le livre de la Genèse, il est allé au-devant d’Abraham pour lui offrir du pain et du vin et pour le bénir au nom du Dieu Très-Haut qui produit le ciel et la terre ! (Gn 14.19). En échange, Abraham lui a donné la dîme de son butin. Dans la pensée biblique, Melchisédek est une figure de la religion naturelle, universelle. En évoquant cette figure, l’auteur de l’épître souligne le caractère universel du Christ. Si Aaron est la figure du prêtre pour Israël, Melchisédek l’est pour l’humanité tout entière.
Que dit le texte ? – Le grand prêtre comme figure du Christ
Dans la théologie du Premier Testament, le grand prêtre est le modèle de l’intermédiaire entre les humains et le divin. C’est lui qui chargé de faire monter les sacrifices vers Dieu au nom du peuple et qui apporte le pardon au peuple au nom de Dieu.
Jésus est relu comme un nouveau grand prêtre qui, de par son humanité a la particularité d’avoir de la compréhension pour les ignorants et les égarés. Puisqu’il a endossé notre humanité, le Christ compatit a habité nos faiblesses, il n’ignore rien de nos ignorances et de nos égarements.
Pour qualifier le texte, l’épître cite le verset du Psaume dans le quel Dieu déclare, Tu es mon fils, c’est moi qui t’ai engendré aujourd’hui. Ce verset est cité à deux reprises dans les évangiles par une voix descendue du ciel : au moment du baptême de Jésus et lors que la Transfiguration juste après la première annonce de la croix. C’est lorsque Jésus a vécu le jusqu’au bout de son humanité, en étant baptisé et en se dirigeant vers la passion. C’est en étant pleinement humain qu’il peut jouer son rôle de grand prêtre et assumer sa fonction d’intermédiaire.
Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – La rencontre de l’aveugle
Lorsque Jésus arrive à Jéricho, c’est la dernière étape avant son arrivée à Jérusalem. On pourrait penser qu’il est pleinement concentré sur ce qui l’attend dans la ville sainte. Il prend pourtant la peine de s’arrêter pour répondre au cri d’un mendiant aveugle.
Jésus a habité notre humanité jusqu’à considérer que la rencontre avec un infirme est plus précieuse que l’accomplissement de sa vocation. C’est pourquoi nous pouvons aller à lui du plus profond de notre misère.
Le livre de Jérémie du dimanche 27 octobre
Jr 31.7-10 – Promesse de restauration
Le devoir d’espérance
Le contexte – Le livre de Jérémie
Le livre de Jérémie est tragique puisque le prophète est chargé de parler au nom de Dieu dans la période particulièrement dramatique de la politique désastreuse des derniers rois dans le pays de Juda, du siège puis de la chute de Jérusalem, de la destruction du temple et de l’envoi du peuple en exil.
Lors de sa vocation le Seigneur annonce à Jérémie qu’il est envoyé pour déraciner, pour démolir, pour faire disparaître, pour raser, mais aussi pour bâtir et pour planter (1.10). Après la destruction viendra le temps de la reconstruction et le passage proposé à notre méditation évoque le retour d’exil, car le Seigneur n’abandonne pas son peuple.
Que dit le texte ? – Après le temps de désert, le relèvement
Notre passage annonce que le Seigneur sauve son peuple, le reste d’Israël. Après la chute de Jérusalem, la destruction de toutes les institutions et l’envoi en exil des responsables du peuple, le peuple a connu une période de désert qui a été aussi une période de reconfiguration théologique puisqu’il a dû inventer une nouvelle fidélité en l’absence de temple, de prêtres et de sacrifices.
Le désert est aride, mais le désert n’est pas illimité, il a une frontière et le texte annonce la fin du désert et le retour sur sa terre du petit reste. Le retour n’est pas la victoire d’une armée de guerriers, mais la marche d’un peuple qui emmène avec lui l’aveugle et le boiteux, la femme enceinte comme la femme en travail. C’est pourquoi les nations seront témoins que Dieu rassemble son peuple, elles verront que le retour des enfants d’Israël sur leur terre est une manifestation du Dieu de l’histoire.
Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – L’aveugle Bartimée et le retour d’exil
Le retour d’exil fonctionne comme un schème qui se renouvelle régulièrement : c’est quand on est au fond de la piscine qu’on peut pousser sur le sol pour remonter à la surface. Il s’applique au récit de l’évangile qui raconte l’histoire d’un homme qui était aveugle, mendiant et assis et qui devient un disciple voyant qui marche à la suite de Jésus.
Le récit de l’évangile souligne l’espérance de l’aveugle qui ne cesse d’interpeller Jésus même quand les disciples veulent le faire taire. C’est à partir du principe d’espérance qu’il a été libéré de sa cécité.
Ces textes nous interdisent de désespérer, quelles que soient les circonstances.
Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Intervenants : Antoine Nouis, Laurence Belling