Le monde en crise
« Le monde n’est pas très en forme en ce moment, j’ai l’impression. Vous savez, de la colère, des guerres, des dépressions en masse, des épidémies, des lassitudes… C’est vrai que c’est un peu sombre tout ça, et une question se pose : comment on fait pour évoluer dans ce monde ? Comment tenir bon ?
Vous connaissez cette sensation quand on est en réunion ou chez nous et que quelqu’un allume la lumière alors qu’il commence à faire sombre dehors ? On a un petit « ça fait du bien » qui peut nous échapper. Est-ce que ce ne serait pas génial de pouvoir vivre ça au quotidien face aux autres ? En même temps, il est vrai que ça paraît pas aussi simple que ça. Pourtant, il ne tient qu’à nous d’appuyer sur l’interrupteur. Jésus lui-même nous le dit dans l’évangile de Matthieu : « Vous êtes la lumière du monde. On allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le port-lampes, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière brille ainsi devant les gens. »«
La lumière intérieure
« Jésus n’a pas dit « soyez », il a dit « vous êtes ». Oui, parce que Dieu donne à chacun de nous la capacité de construire et de faire jaillir de la vie au quotidien dans des gestes simples. Alors pourquoi se le refuser ? Pourquoi refuser de transmettre au monde de la lumière pour entendre un « ça fait du bien » ?
Il y a quelques temps, je suis tombée sur le passage d’une conférence de Forest Whitaker, l’acteur américain, qui utilisait une histoire sur les organismes bioluminescents pour convaincre des businessmen d’aider à créer la paix dans le monde. Voilà en gros ce qu’il dit : il existe dans l’océan des organismes microscopiques qu’on appelle des bioluminescents qui illuminent l’océan comme des lucioles. Cependant, cela ne se produit que lorsqu’il y a assez d’entre eux qui se regroupent dans un seul et unique but : produire de la lumière. Et lorsqu’ils le font, il y a une gigantesque enveloppe de lumière qui se forme dans l’océan et qui illumine tout ce qui est autour. Est-ce que ce ne serait pas remarquable si nous, en tant qu’êtres humains, faisions la même chose ? C’est-à-dire si on rassemblait nos connaissances collectives, nos énergies, nos cœurs, nos âmes, nos atouts, nos forces dans un seul et unique but : produire de la lumière. Et en plus, vous savez quoi ? Dans une pièce entièrement noire, si un seul faisceau de lumière apparaît, on ne peut plus appeler l’obscurité « obscurité ». Alors imaginez si c’était plein de faisceaux lumineux d’un coup… »
Allumer l’interrupteur
« Je vous vois venir, et là, vous allez me dire « Oui, mais Sophie, à quoi ça sert tout ça ? » Eh bien, très simplement, on est d’accord : quand il fait sombre, quand il fait nuit, quand il fait noir, on galère à reconnaître ce qui est en face de nous. On y va à tâtons, hésitant, et il y a même de grandes chances qu’on se prenne un mur à ce moment-là. Mais si on allume la lumière, cela ne nous fait plus peur. La personne en face de nous n’est plus quelqu’un qu’on essaierait de reconnaître comme ça, mais quelqu’un qui nous est familier, et on ne va pas se prendre de mur puisqu’on voit les portes qui s’ouvrent devant nous.
C’est seulement quand la lumière brille que nous pouvons nous émerveiller de ce que nous voyons. Dans le noir, tout est noir. Dans la lumière, tout est coloré, diversifié. Dire cela ne veut pas dire qu’on met de côté les douleurs que la vie peut amasser, les conflits, les décès, la tristesse, les difficultés, les harcèlements, la pauvreté… Non, pas du tout. Mais franchement, qu’avons-nous à perdre à illuminer les zones sombres de ce monde ? Sans nier les zones sombres, nous pouvons rayonner pour apprécier le bon et le beau de notre vie et de ce monde. Ce serait pas top, ça ? Puisque nous sommes lumière du monde, alors maintenant je te pose la question à toi : est-ce que tu es prêt à allumer l’interrupteur ? »