Pâques et le chocolat
« Lorsque l’on demande autour de nous ce qu’évoque la fête de Pâques, souvent la première réponse que l’on obtient, celle qui sort spontanément du cœur de nos interlocuteurs, c’est chocolat. Et oui, à Pâques résonne le mot chocolat. Évidemment, une telle réponse peut attrister celles et ceux pour qui Pâques est la proclamation de la Résurrection, ce temps du passage de la mort vers la vie, cette joie puissante qui nous bouscule, qui nous interpelle, qui nous réveille, qui nous relève pour nous inviter à nous saisir de l’existence avec bonheur.
Et nos contemporains parlent de chocolat. Mais si nos contemporains avaient raison ? Parce qu’avec chocolat rime parfois crise de foie. Or, Pâques est précisément le lieu d’une crise de foi, parce que Pâques est un temps où Dieu se révèle radicalement différent, radicalement autre que ce que nous attendons ou espérons. Peut-être dimanche dernier étions-nous avec la foule acclamant le Seigneur en imaginant qu’il reviendrait répondre à nos besoins. Peut-être que vendredi nous étions nous-mêmes muets à la croix devant ce Dieu qui se laisse crucifier. Peut-être que ce matin nous sommes sceptiques devant le tombeau vide. »
Une crise de foi
« Oui, à Pâques, Dieu vient nous bousculer dans nos certitudes, dans notre foi. Dieu se révèle comme celui qui a pris le parti de l’homme jusque dans ce qu’il y a de plus ignoble. Dieu, en Jésus Christ, a vécu l’extrême à l’extrême, ce que chacun de nous peut vivre, et il nous affirme que la mort est vaincue, que l’amour est plus fort que la mort. Au matin de Pâques, oui, Dieu se soustrait totalement à notre imagination, à nos désirs, à ce que nous aimerions qu’il soit. Il se révèle dans une parole de pardon, dans une parole d’amour, dans une parole de grâce.
Alors, chocolat ou pas, Pâques est résolument l’histoire d’une crise de foi. Choisis la vie. »