Différencier le péché de la faute morale
La pasteure Florence Blondon tente de démystifier la notion de péché, un concept complexe qui a préoccupé les théologiens pendant des siècles. En fait, il existe une distinction entre le péché en tant que condition humaine et les péchés spécifiques, souvent perçus comme des fautes morales. Pour beaucoup, le péché est associé aux sept péchés capitaux, tels que la gourmandise, l’envie, et la colère. Toutefois, la Bible offre une perspective plus profonde et nuancée sur le péché.
Le péché n’est pas simplement une liste de mauvaises actions, mais plutôt une condition inhérente à l’humanité. Cette distinction est cruciale pour comprendre le véritable sens du péché dans le contexte biblique. Le péché est avant tout une séparation de Dieu, une condition de vie éloignée de la présence divine. Les fautes morales, bien qu’importantes, ne sont que des symptômes de cette condition plus fondamentale.
La genèse du péché
Pour illustrer l’origine du péché, Florence Blondon se réfère au récit de la Genèse. Dans le jardin d’Eden, Dieu permet à Adam et Ève de faire tout ce qu’ils veulent sauf manger le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Cette interdiction est souvent perçue comme un simple test de l’obéissance humaine. Cependant, selon la pasteure il existe une interprétation plus profonde. En effet, la véritable faute d’Adam et Ève n’est pas la désobéissance en soi, mais leur méprise sur la nature de Dieu.
Le serpent persuade Ève que Dieu leur interdit de manger le fruit pour garder le pouvoir pour Lui-même, insinuant ainsi que Dieu est jaloux et possessif. En croyant cela, Adam et Ève se trompent fondamentalement sur la nature de Dieu. Ils voient Dieu comme un rival plutôt que comme un créateur bienveillant. Cette méprise est la première erreur. La deuxième erreur survient lorsqu’ils se cachent de Dieu après avoir mangé le fruit. Au lieu de reconnaître leur erreur et de chercher la réconciliation, ils se coupent de Dieu par la peur et la honte. Cette peur de Dieu et leur incapacité à assumer leurs actes montrent une rupture de la relation avec Dieu, qui est au cœur du péché.
Péché et condition humaine
Le concept de péché apparaît explicitement pour la première fois dans le chapitre suivant de la Genèse, dans l’histoire de Caïn et Abel. Dieu avertit Caïn que le péché est tapis au fond de lui, mais Caïn, au lieu d’écouter, tue son frère Abel. Cette action tragique illustre une autre dimension du péché : la toute-puissance humaine et la substitution à Dieu. Caïn croit qu’il peut décider de la vie et de la mort, usurpant ainsi le rôle de Dieu. Cette attitude de toute-puissance est le péché suprême, car elle coupe l’individu de toute relation véritable avec Dieu.
Cet amour et ce pardon divins permettent de se relever et de continuer à avancer dans une relation saine avec Dieu. L’’importance est dans la grâce divine, qui transforme la condition humaine pécheresse en une opportunité de croissance spirituelle et de réconciliation avec Dieu.