Le texte de l’évangile de Jean du 25 mai (Jean 13, 31-35)

Dans le passage biblique de Jean chapitre 14 versets 23 à 29, Jésus adresse à ses disciples un message rempli de promesses de paix, de joie. Il commence par souligner le lien entre l’amour et l’obéissance à la parole de Dieu : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole », une déclaration qui lie l’amour divin à l’adhésion à ses commandements. Cette relation entre l’amour et l’obéissance est essentielle pour comprendre le cheminement chrétien, car Jésus explique que ceux qui l’aiment recevront la présence du Père et du Fils dans leur vie.

Jésus introduit ensuite le concept de l’Esprit Saint, ou « l’Avocat » (paraclet), qui sera envoyé par le Père pour enseigner et rappeler aux disciples tout ce que Jésus a dit. Ce guide spirituel, promet-il, offrira la paix. Contrairement à la paix du monde, qui peut être une simple absence de conflit, la paix du Christ, ou « Shalom », offre une tranquillité et une sérénité intérieures plus profondes, même face aux luttes de la vie. Cette paix divine, affirme Jésus, ne dépend pas des circonstances extérieures, mais provient de la présence constante de l’Esprit, qui procure joie et assurance dans les moments difficiles.

Jésus annonce également son départ aux disciples, mais en fait une raison de se réjouir. En retournant auprès du Père, il ouvre la voie à l’Esprit Saint pour qu’il vienne les guider. Son départ ne signifie pas un abandon, mais une union plus profonde avec Dieu par l’intermédiaire de l’Esprit, qui continuera à demeurer en eux.

Ce passage est riche en implications théologiques, y compris des allusions à la nature trinitaire de Dieu, où le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont présentés comme travaillant dans l’unité pour offrir aux croyants une vie marquée par la paix, la joie et la croissance spirituelle. La promesse de Jésus concernant le Saint-Esprit n’est pas seulement un concept théologique, mais une source pratique de réconfort et de force pour les disciples dans leur mission. Même face aux difficultés, ils sont assurés de la présence et de l’amour permanents de Dieu, une présence qui transcende l’entendement du monde et offre une paix profonde et durable.

Le texte extrait du livre des Actes du 25 mai (Actes 15.1-29)

Prise de décision dans l’Église 

Le contexte – Le livre des Actes des Apôtres 

La première grande question qui s’est posée à la première Église est celle de son positionnement par rapport au judaïsme. Est-ce qu’elle se considère comme un mouvement à l’intérieur du judaïsme ou comme une communauté qui accueille en son sein des juifs et des non-juifs. 

Le point de fixation qui sépare ces deux positions est celui de la circoncision : doit-on circoncire ceux qui se convertissent à l’Évangile, autrement dit, faut-il être juif avant de devenir chrétien ?

Pierre et Paul dans leur ministère d’évangélisation ont été les témoins que l’Esprit a été donné à des incirconcis, mais certains exigent qu’ils se fassent circoncire. Comme la question est essentielle, elle concerne la compréhension de l’Église, il est décidé de réunir à Jérusalem une assemblée pour la trancher.  

Que dit le texte ? – L’Assemblée de Jérusalem 

Au moment où l’assemblée s’ouvre, on imagine les partisans des deux positions affûter leurs arguments bibliques. On trouve dans le Premier Testament des textes qui ont une visée universaliste et des textes qui insistent sur la singularité d’Israël.

Pierre prend la parole et raconte son passage chez Corneille et comment il a été témoin que dieu ne faisait acception de personne selon la vision qu’il a reçue. Une façon de dire : ce n’est pas moi qui ai décidé d’aller vers les non-juifs, c’est l’Esprit qui m’a poussé pour me faire comprendre que Dieu les appelait.

Après son témoignage, Paul et Barnabas ont poursuivi dans la même direction en racontant la conversion des non-juifs.

Devant ces témoignages incontestables, Jacques, le responsable de l’Église de Jérusalem, a conclu en citant un texte du prophète Amos qui déclare que l’ouverture aux nations est un signe des temps messianiques. La Bible est venue confirmer ce que l’Esprit a montré à la première Église.

L’assemblée s’est conclue par une lettre envoyée aux non-juifs pour leur annoncer qu’ils n’ont pas besoin d’être circoncis, qu’ils doivent simplement respecter les lois de Noé, qui dans la tradition rabbinique s’adresse à tous les humains. 

Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – À l’écoute de l’Esprit 

Dans le dernier entretien avec ses disciples avant sa passion, Jésus leur a promis que l’Esprit les enseignera quand lui-même ne sera plus avec eux.

Le texte de ce dimanche évoque une des façons dont l’Esprit parle.

  • L’Église tient une assemblée pour trancher la question.
  • L’assemblée écoute les témoignages des uns et des autres pour entendre ce que les temps et les expériences disent à l’Église.
  • Elle confronte cette réalité à l’Écriture pour voir ce que la Bible dit à notre temps.
  • Elle écrit une lettre pour faire partager son discernement.

L’Esprit peut parler par un processus de décision.

Le texte extrait du livre de l’Apocalypse du 25 mai (Apocalypse 21.10-23)

 La Jérusalem céleste 

Le contexte – Le livre de l’Apocalypse 

Le livre de l’Apocalypse relève de la littérature de résistance. Il utilise un langage mythologique pour soutenir le combat des Églises d’Asie qui sont persécutées pas l’Empire romain.

Son message est que si les chrétiens se sentent tout petits face à un État qui est au sommet de sa puissance, ils ne doivent pas se décourager car ils sont au service d’un Dieu qui est grand et qui les assure qu’il fera se demeure au milieu de ses fidèles. 

Cette espérance est décrite sous la forme d’une ville, la nouvelle Jérusalem. L’auteur reprend le thème du livre d’Ésaïe qui raconte que toutes les nations marcheront pour rendre hommage à la ville de Dieu.

Si la Bible commence avec l’image du jardin, elle se termine avec celle de la ville, qui est un fruit de civilisation. Lorsque Dieu sauve le monde, il intègre l’œuvre des humains dans son plan de salut. 

Que dit le texte ? – La nouvelle Jérusalem 

La description de la nouvelle Jérusalem est une reprise du nouveau temple que le prophète voit en vision à la fin du livre d’Ézéchiel avec sa forme carrée, la présence de pierres précieuses et la symbolique du nombre douze. À la différence du texte sauf que le texte d’Ézéchiel, la ville n’a pas de sanctuaire, car le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, est son sanctuaire, ainsi que l’agneau. Dieu habite au milieu de son peuple, il n’est plus besoin d’aller dans un lieu sacré pour le trouver. 

Nous retrouvons la promesse de ce même livre d’Ézéchiel : J’établirai mon sanctuaire au milieu d’eux pour toujours (Ez 37.26). C’est la promesse d’une relation directe avec le Seigneur sans avoir besoin de médiations religieuses.

Enfin le texte dit qu’il n’y aura pas de soleil ni de lune car la lumière viendra de la gloire de Dieu et que la lampe, c’est l’agneau. Nous retrouvons l’image de l’agneau qui représente le Christ dans le livre de l’Apocalypse : C’est l’animal le plus faible, le plus fragile qui est la vraie lampe du monde. 

Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – À l’écoute de l’Esprit 

Avant de quitter les siens, Jésus leur laisse la promesse de l’Esprit laquelle avait été évoquée dans le livre d’Ézéchiel de la façon suivante : Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un souffle nouveau ; j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon souffle en vous et je ferai en sorte que vous suiviez mes prescriptions, que vous observiez mes règles et les mettiez en pratique (Ez 36.36-27). Par l’Esprit, le fidèle a une relation directe avec le Seigneur. Il n’y a plus besoin de temple ni de lieu sacré, le Seigneur est dans le cœur des fidèles. C’est cette même promesse qui est reprise dans la vision de la Jérusalem nouvelle. 

Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Intervenant : Antoine Nouis