Le texte extrait de l’évangile de Jean du 27 avril (Jean 20, 19-31)

Le texte extrait du livre de l’Apocalypse du 27 avril (Apocalypse 1.9-19)

L’envoi aux sept Églises 

Le contexte – Le livre de l’Apocalypse 

L’Apocalypse est un style littéraire qui utilise des images et des figures qui relèvent de la mythologie afin de soutenir la résistance d’une Église en situation de persécution.

Les sept Églises à qui le livre s’adresse sont petites et peuvent se sentir perdues et écrasées face à la grandeur de l’Empire romain, mais le livre de l’Apocalypse les encourage en les assurant qu’elles sont au service d’un Dieu qui est grand.

Dans les versets qui précèdent notre passage il est dit de Jésus-Christ qu’il est le témoin fidèle, le premier-né d’entre les morts et le chef des rois de la terre !, et qu’il est l’alpha et l’oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant. Même si les forces d’oppression se déchaînent, le Dieu qu’elles servent offre aux Églises un horizon d’espérance. 

Plus on est petit et fragile plus on espère en un Dieu grand, ce sont les Églises riches et libérales qui prêchent sur la fragilité et la non-puissance de Dieu.

Que dit le texte ? – La vocation du voyant

Jean, l’auteur de l’Apocalypse est un disciple qui était exilé dans l’île de Patmos. Il se présente comme un compagnon de détresse. Il s’adresse aux sept Églises d’Asie Mineure avec qui il partage la réalité de la persécution.

Sur l’île de Patmos, il a une extase dans laquelle il voit le Christ le Christ au milieu de ses témoins. Dans le livre des Actes, chaque fois qu’il y a une extase, c’est au service d’un message important.

Pierre a eu une extase pour se rendre chez Corneille, ce qui correspond à l’ouverture de l’Église aux non-juifs (Ac 10.10) et Paul a eu une extase qui l’a envoyé vers les non-juifs (Ac 22.17-21). Ici l’extase est l’assurance que le Christ qui se présente comme le vivant qui a les clefs de la mort et du séjour des morts.

L’Église est persécutée et certains témoins peuvent être mis à mort, mais le Dieu qu’ils servent est plus grand que la mort. 

Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – L’envoi des disciples

Lorsque Jésus retrouve ses disciples après la résurrection pour leur insuffler son Esprit et les envoyer, il leur donne cet ordre de mission : À qui vous pardonnerez les péchés, ceux-ci sont pardonnés ; à qui vous les retiendrez, ils sont retenus. La mission de l’Église est de vivre, de proclamer et de répandre l’évangile du pardon. 

La première Église a été persécutée parce qu’elle a annoncé cet Évangile. Son défi dans l’adversité est de ne pas perdre le cœur de sa foi qui est d’être témoins de l’évangile du pardon selon la parole de Jésus dans le sermon du la montagne : Vous avez entendu qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu détesteras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent (Mt 5.43-44).

Le texte extrait du livre des Actes du 27 avril (Actes 5.12-16)

Les miracles de la première Église

Le contexte – Les Actes des Apôtres 

Le livre des Actes des Apôtres est parfois appelé l’évangile de l‘Esprit, car c’est un livre qui raconte comment, après l’événement de la Pentecôte, c’est l’Esprit qui a conduit la première Église. 

Dans sa première partie, il présente des sommaires qui soulignent la croissance de l’Église. Les premiers sommaires soulignaient l’unité au sein de l’Église : Tous les croyants étaient ensemble et avaient tout en commun (2.44) et : La multitude de ceux qui étaient devenus croyants était un seul cœur et une seule âme (4.32). Cette belle unité a été rompue au début du chapitre 5 avec l’épisode d’Ananias et Saphira qui fait entrer le mensonge dans la communauté. 

La partie proposée à notre méditation se trouve tout de suite après pour souligner que ce conflit n’a pas freiné le rayonnement et la croissance de l’Église. 

Que dit le texte ? – Les guérisons dans la première Église

Parmi les sommaires qui jalonnent le livre des Actes, le récit de ce jour insiste sur les guérisons : La multitude accourait aussi des villes voisines de Jérusalem, portant des malades et des gens perturbés par des esprits impurs ; et tous étaient guéris. Ces passages nous dérangent car de nos jours, nous voyons moins de guérisons miraculeuses. Nous pouvons les considérer comme une expression particulière de Dieu au commencement de la vie de l’Église.

John Wesley qui a été à l’origine du réveil méthodiste à la fin du XVIIIe siècle a écrit au sujet des miracles : « J’ai souvent observé que ces symptômes se manifestent plus ou moins au commencement des grands réveils… mais au bout de quelque temps, ces phénomènes diminuent et l’œuvre se poursuit dans le calme et le silence. Ceux qu’il plaît à Dieu d’employer dans son œuvre doivent être absolument passifs à cet égard ; ce n’est pas à eux, mais à Dieu, de choisir les conditions dans lesquelles s’accomplit son œuvre. »

Notre responsabilité est de prier pour les malades, la question de la guérison est entre les mains de Dieu qui souvent utilise la médecine pour guérir.

Si ce texte parle de guérison, il évoque aussi les dangers qui accompagnent un ministère de guérison lorsqu’il dit que personne n’osait se joindre aux apôtres et que le peuple le magnifiait. Le danger est celui de la vénération pour celui qui fait des miracles qui peut se transformer en idolâtrie en confondant le Seigneur et son serviteur.

Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – Le foi de Thomas

Le texte de l’évangile évoque l’envoi de l’Esprit aux disciples et la réaction de Thomas qui permet à Jésus de souligner le rapport aux signes : Parce que tu m’as vu, tu es convaincu ? Heureux ceux qui croient sans avoir vu !

Une foi qui ne repose que sur la vue d’un miracle est une foi fragile car elle est dans une spirale qui veut en voir toujours de plus en plus. Comme le dit un adage, la différence entre une soif d’eau et une soif de miracle, c’est que lorsqu’on a bu un verre d’eau, on n’a plus soif.

La foi solide ne repose pas sur la vue d’un miracle, mais sur l’écoute de la Parole. C’est ce que l’Église a progressivement expérimenté dans son histoire. 

Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Intervenants : Antoine Nouis, Christine Pedotti