Le texte de l’évangile de Matthieu du 29 juin (Matthieu 16, 13-20)

Le texte du livre des Rois du 29 juin (1 Rois 19.19-21)

La vocation d’Élisée 

Le contexte – Le premier livre des Rois 

Les livres des Rois racontent la période qui va de la fin du règne de David à la chute de Jérusalem en 587 avant notre ère. Il raconte la scission en deux royaumes suivie d’une dégradation progressive de la fidélité au Dieu de l’alliance, surtout dans le royaume d’Israël.

La dernière partie du premier livre des Rois  livre raconte le règne d’Achab qui, sous l’influence de sa femme sidonienne Jézabel, a installé les cultes de Baal et Astarté dans le pays. Parallèlement à l’idolâtrie du roi, le récit raconte la vie du prophète Élie qui est un symbole de résistance spirituelle à la dérive des monarques. Après qu’il a révélé qui était le vrai Dieu sur le mont Carmel, il fait tuer les prophètes de Baal, ce qui entraîne le courroux de la reine qui veut le tuer. Il est obligé de fuir et reçoit alors l’ordre de conférer l’onction à Élisée afin que ce dernier prenne sa place. 

La suite de l’histoire va se dérouler dans la tension entre les rois et les prophètes qui n’ont cessé de rappeler les exigences de la justice. 

Que dit le texte ? – L’appel du prophète

Alors qu’Élisée laboure un champ avec douze paires de bœufs, Élie s’approche de lui et, sans dire un mot, pose son manteau sur ses épaules. Dans la Bible, le vêtement est une marque d’identité. En jetant son manteau, Élie désigne Élisée comme son successeur. 

Élisée comprend le sens de ce geste et il accepte l’appel et sa vocation sans rechigner. Il demande simplement à Élie l’autorisation de dire au revoir à son père et sa mère avant de le suivre. 

Pour célébrer sa nouvelle vie, il fait un acte cultuel et un geste de générosité : il offre deux bœufs en sacrifice, fait cuire la viande et la distribue au peuple. Les commentaires relèvent que cet appel souligne les qualités humaines et spirituelles d’Élisée : il a répondu à sa vocation, a été loyal envers ses parents, reconnaissant envers Dieu et généreux envers ses voisins.

Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – Comment être disciple

Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus précise les conditions pour être disciples qu’on retrouve dans la vocation d’Élisée.

Élisée demande de dire au revoir aux siens alors que Jésus demande de laisser les morts enterrer les morts. Dans les deux cas, la vocation entraîne une rupture avec la famille. Elle devient prioritaire par rapport aux autres liens.

Jésus dit que le fils de l’homme n’a pas une pierre où poser la tête, la vocation nous met en mouvement et nous empêche de nous installer.

Enfin les deux textes rappellent qu’il ne faut pas regarder derrière. C’est aujourd’hui, demain, que se joue la foi, pas dans la nostalgie d’un passé idéalisé. 

Le texte de l’épître aux Galates du 29 juin (Galates 5.1,13-18 )

Galates 5 : un appel à la liberté 

Le contexte – L’épître aux Galates 

Paul écrit son épître aux Églises de Galatie parce que l’Évangile qu’il a annoncé est menacé par des judaïsants qui cherchent à réintroduire la circoncision dans l’Église, ou au moins à la recommander comme une œuvre supérieure. 

Ce qui peut apparaître comme un point de discipline est pour l’apôtre un reniement de ce qui fonde la foi chrétienne. Dans le premier chapitre Paul précise qu’il est bien placé pour connaître les impasses de la loi, car c’est au nom de la loi qu’il a été dans sa propre histoire persécuteur des chrétiens. Pour Paul la circoncision est neutre, ce qui ne l’est pas c’est lorsqu’elle devient obligatoire comme un moyen de salut : Ce qui importe, ce n’est ni la circoncision ni l’incirconcision, c’est une création nouvelle (Ga 6.15).

À l’économie de la circoncision, il oppose l’économie de l’Esprit marquée par la liberté. Contre tous les enfermements, toutes les règles, les jours, les mois, les saisons et les années (Ga 4.10), les règles alimentaires et la circoncision… Paul proclame son Évangile : C’est pour la liberté que le Christ nous a libérés, ce qui fait de l’épître aux Galates la grande épître de la liberté chrétienne. 

Que dit le texte ? – L’Esprit et la liberté

Pour nous aider à comprendre comment il comprend la libération, Paul fait l’opposition entre le régime de la chair et celui de l’Esprit qui correspondent à deux compréhensions de la liberté. 

Le régime de la chair est la liberté comprise comme la satisfaction de nos envies qui se transforme en un esclavage de nos désirs dans une quête jamais achevée. Une telle liberté est une soumission à un moi possessif et passionnel qui en plus apporte des divisions dans l’Église.

À l’opposé de la chair, la liberté selon l’Esprit conduit à être suffisamment forts intérieurement pour devenir serviteurs les uns des autres, car, dit-il toute la loi est accomplie dans une seule parole, celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. C’est l’amour qui est la substance de la vraie liberté. 

Cette définition qualifie l’amour et la liberté. Être libre permet d’aimer en vérité, et l’amour véritable est marqué par la générosité et la liberté.

Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – Comment être disciple

Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus illustre la liberté chrétienne en trois points.

Il est libre des catégories religieuses de son époque quand il refuse de faire tomber le feu sur un village samaritain qui ne l’a pas accueilli. Il est dans le pardon plutôt que la vengeance.

Il est libre en étant détaché des sécurités matérielles : il n’a pas une pierre où poser la tête pour aller là où les événements le conduisent.

Il est libre de toute nostalgie vis-à-vis du passé : Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas bon pour le royaume de Dieu. C’est aujourd’hui que se vit l’Évangile.

Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Intervenants : Antoine Nouis, Michel barlow