Le texte de l’évangile de Jean du 8 juin (Jean 14, 15-21)

L’amour et les commandements

Jésus déclare : « Si vous m’aimez, gardez mes commandements. » Cette affirmation souligne que l’amour pour Jésus va au-delà des simples sentiments. Cet amour doit se manifester par l’obéissance aux enseignements de Jésus. L’amour pour Jésus est intrinsèquement lié à l’action et à la fidélité à ses commandements. Jésus ne demande pas un amour sentimental mais un amour actif, démontré par le respect de ses directives.

Dans le contexte biblique, l’amour et l’obéissance sont indissociables. Cet amour rappelle le Shema Israël de l’Ancien Testament, où Dieu appelle à aimer le Seigneur de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force. Cet appel à l’amour total implique une écoute attentive, un rejet des idoles et une participation active à la volonté divine. De la même manière, aimer Jésus signifie écouter ses paroles, rejeter les distractions et les idoles du monde moderne, et s’engager pleinement dans son enseignement.

La Bible présente l’amour comme une force motrice qui pousse les croyants à agir conformément aux commandements divins. Ce passage montre clairement que pour aimer véritablement Jésus, il faut suivre ses enseignements et vivre selon ses préceptes. Cette obéissance n’est pas une contrainte mais une expression de l’amour authentique, qui se manifeste par des actions alignées avec la volonté de Dieu.

Le rôle du Saint-Esprit

Jésus promet l’envoi du Saint-Esprit, qu’il appelle « Esprit de vérité » et « Paraclet. » Le Saint-Esprit est décrit comme un défenseur, un guide, un consolateur et un avocat pour les croyants. Cette promesse assure aux disciples qu’ils ne seront pas laissés seuls après le départ physique de Jésus. Le Saint-Esprit est envoyé pour accompagner les croyants en permanence, offrant guidance et soutien dans leur vie spirituelle.

Le terme « Paraclet » a plusieurs significations, y compris avocat, intercesseur, et aide. Dans le contexte de l’Évangile, le Paraclet est celui qui est appelé à être aux côtés des croyants, les défendant contre les accusations et les guidant vers la vérité. Le Saint-Esprit joue un rôle crucial en aidant les disciples à comprendre et à appliquer les enseignements de Jésus dans leur vie quotidienne. Il leur offre le réconfort et la force nécessaires pour surmonter les défis et rester fidèles à leurs convictions.

Cette présence continue du Saint-Esprit est une assurance que Jésus ne les abandonnera jamais. Même après son ascension, Jésus reste présent parmi ses disciples à travers l’Esprit. Cette promesse de la présence divine à travers le Saint-Esprit renforce la confiance des croyants et leur donne le courage de vivre selon les commandements de Jésus, sachant qu’ils ne sont jamais seuls dans leur cheminement spirituel.

Le Christ toujours présent

Jésus affirme également : « Je ne vous laisserai pas orphelins; je viens à vous. » Cette déclaration porte sur la nature duale de la présence de Christ. Alors que Jésus parle de son départ imminent, il promet simultanément sa présence durable à travers le Saint-Esprit. Cette dualité entre départ et présence met en lumière la croyance chrétienne en la disponibilité constante du soutien et de la guidance de Christ, indépendamment de son absence physique.

Le Christ est toujours présent, non seulement à travers le Saint-Esprit, mais aussi dans l’expérience quotidienne des croyants. Il assure qu’ils ne seront jamais laissés seuls, orphelins de sa présence et de son amour. Cette promesse est une source de réconfort et de force pour les disciples, qui peuvent compter sur l’accompagnement continu de Jésus dans leur vie. La présence de Jésus n’est pas limitée par le temps ou l’espace ; elle est dynamique et s’exprime à travers chaque moment vécu dans la foi.

Le texte du livre des Actes du 8 juin (Actes 2.1-11)

La Pentecôte des Actes 

Le contexte – Le livre des Actes des Apôtres 

Les quatre évangiles racontent la vie de Jésus et comment il a appelé des disciples afin d’être à ses côtés. Il les a appelés, enseignés, accompagnés et envoyés en mission. Avant sa mort, il leur a promis qu’ils recevraient l’Esprit de vérité, le consolateur, qui les accompagnera et leur rappellera les paroles de Jésus. Il sera la présence de Jésus en eux lorsque ce dernier aura rejoint le Père. 

Si les évangiles sont le livre de la vie de Jésus, on peut considérer que le livre des Actes des Apôtres est le livre de l’action de l’Esprit. Il a guidé la première Église dans ses combats et il l’a portée dans son témoignage.

Le récit de cette semaine est l’envoi de l’Esprit qui peut être considéré comme l’acte de naissance de l’Église.

Que dit le texte ? – Le don de l’Esprit 

Dans le premier chapitre du livre des Actes, avant son Ascension, Jésus a demandé à ses disciples de rester à Jérusalem est d’attendre l’Esprit que le Père a promis. Le texte de ce dimanche se situe dix jours plus tard. Les disciples sont dans l’attente de la promesse.

Le texte utilise des manifestations – un grand vent, des langues de feu – pour représenter l’envoi de l’esprit. La première manifestation de l’Esprit est la capacité à parler d’autres langues. Quand ils vont prendre la parole, des hommes de toutes les nations vont les écouter. La première manifestation de l’Esprit est l’abolition des frontières, l’ouverture à l’universel. Le message de l’Évangile est destiné à toutes les nations.

Le message est universel, mais chacun l’entend dans sa langue maternelle. Étymologiquement, la langue maternelle est la langue que parlait notre maman. C’est la langue de notre intimité. Le message de l’Évangile est universel, mais il s’adresse au plus intime de chaque humain. La marque de l’Esprit, c’est lorsqu’une parole dite à tous est reçue par une personne comme si elle n’était dite qu’à lui. 

Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – La promesse de l’Esprit 

Dans le passage de l’Évangile, il est dit trois choses de l’Esprit.

C’est un message qui nous apprend que Jésus est dans le Père, autrement dit, c’est lui qui nous dit Dieu. Le message du christianisme est que Jésus est celui à partir de qui nous pouvons connaître et comprendre qui est Dieu.

Ce message universel ne peut être reçu que par les disciples et non par le monde. Il relève de l’expérience personnelle. Si l’Esprit est universel, c’est à chacun de l’accueillir dans son intimité. 

Le message à la fois universel et intime est orienté vers l’amour qui l’accomplissement des commandements du Christ. 

Le texte de l’épître aux Romains du 8 juin (Romains 8.8-17)

Une vie conduite par l’Esprit de Dieu

Le contexte – L’épître aux Romains 

L’épître aux Romains est la seule lettre écrite par Paul adressée à une Église qu’il ne connaît pas. Son ton est moins personnel et elle se présente comme un traité dans lequel l’apôtre précise des grands points de sa théologie.

Dans les premiers chapitres, il développe ce qui est le cœur de la foi chrétienne : le principe de la justification par la foi. Si nous sommes justes devant Dieu, ce n’est pas le fruit de nos bonnes actions, mais parce que nous sommes rendus juste en Jésus-Christ. La suite de l’épître est une déclinaison de ce principe dans tous les domaines de la foi.

Au chapitre 8, il montre comment l’Esprit de Dieu nous permet de vivre cette compréhension de la foi au cœur des difficultés de notre monde. Il fait pour cela une opposition entre la vie selon la chair et la vie selon l’Esprit.

Que dit le texte ? – La chair et l’Esprit

L’opposition entre la chair et l’Esprit n’est pas une opposition entre ce qui est matériel et ce qui est spirituel, mais entre une vie centrée sur notre sa personne et une vie habitée par le souffle de Dieu.

Cette opposition est première dans la vie chrétienne, car elle pose la question de ce qui nous fonde. Quelle est la place de l’Évangile dans nos décisions et nos actions ? Est-ce qu’il est un petit supplément de spiritualité dans notre histoire ou est-ce qu’il est le point focal à partir duquel nous devons tout considérer ?

Si nous pouvons tout considérer à partir du Christ, c’est parce que nous avons entendu que nous sommes enfants de Dieu, héritier du Père, cohéritier du Christ. Dieu n’est plus une divinité lointaine que nous devons craindre, il est un père qui a tout donné, un père que nous pouvons appeler Abba ! Ce qui peut se traduire par : Papa. Paul est émerveillé par cette nouvelle identité qui fonde la vie chrétienne. 

Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – La promesse de l’Esprit

Cette nouvelle relation à Dieu est possible par l’Esprit que le Christ a promis à ses disciples avant de les quitter. Cet Esprit qui nous assure que le Christ est en nous comme lui est dans le Père.

Il nous fait entrer dans le mystère de la Trinité. En tant que cohéritier nous sommes participants de cette relation unique entre le Père, le Fils et l’Esprit, une relation suscitée et habitée par l’amour. Dans la foi, nous pouvons presque parler de quaternité : l’Esprit nous permet d’être un avec le père et avec le Fils.

Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Intervenants : Antoine Nouis, Michel Barlow