Le philosophe Olivier Abel a offert une perspective nouvelle sur le concept d’amitié. Riche en nuances philosophiques et éthiques, il approfondit les couches qui composent la véritable amitié et son impact à la fois sur le plan personnel et sociétal.
Définition de l’amitié
Olivier Abel commence par définir l’amitié comme une pratique de probation, où la validation mutuelle de l’existence en accroît la valeur. Ce processus, suggère-t-il, est essentiel pour que l’amitié s’épanouisse en une vertu robuste qui exige des efforts et mérite d’être gagnée. L’interprétation du philosophe va au-delà de la simple camaraderie et considère l’amitié comme une obligation éthique qui implique de traiter les autres sur un pied d’égalité.
La différenciation entre les termes philosophiques grecs désignant l’amour – l’amour filial et l’agapè – constitue un point crucial de son exposé. Olivier Abel les oppose, l’amour filial incarnant une forme d’amour entre égaux et l’agapè une forme plus transcendante qui ne fait pas de discrimination sur la base d’attributs personnels mais recherche le bien chez les autres sans discrimination.
L’amitié, une vertu civique
Olivier Abel introduit également le concept d’amitié en tant que vertu civique. Selon lui, la véritable amitié transcende les frontières personnelles et contribue au bien commun. Cet aspect civique de l’amitié appelle à une recherche collective de la perfection et de l’amélioration, en alignant les relations personnelles sur la quête plus large de l’amélioration de la société.
L’importance de l’approbation
Le concept d' »approbation » est au cœur de la philosophie d’Olivier Abel. Contrairement à l’idée communément admise selon laquelle la moralité passe par des interdictions ou des mandats, Olivier Abel affirme que la vie éthique commence par l’approbation, l’admiration et l’acceptation. Il cite des personnages bibliques et littéraires tels qu’Abraham et Ulysse, dont les réponses affirmatives aux défis de la vie illustrent le puissant cadre éthique de l’acceptation et de l’affirmation.
Enfin, Olivier Abel soutient que la dynamique de l’amitié devrait impliquer à la fois l’acceptation et l’affirmation, chacune jouant un double rôle qui favorise la croissance relationnelle et éthique. En naviguant sur ces deux voies, l’amitié peut servir de base à un engagement éthique plus large et au développement personnel.
Olivier Abel ne se contente pas de redéfinir les conceptions traditionnelles de l’amitié, Il nous invite également à réfléchir à la manière dont nos relations façonnent et sont façonnées par nos engagements éthiques. Ses réflexions nous incitent à réévaluer la manière dont nous nous engageons avec les autres dans notre quête d’une vie moralement riche et épanouissante. Elles nous poussent à réfléchir à l’impact profond que l’amitié peut avoir sur nos vies et sur la société dans son ensemble.
Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Réalisation : Jean-Luc Mouton
Intervenant : Olivier Abel
