C’est la grande gagnante des Emmy Awards 2025 : The Studio s’est imposée comme la série comique la plus primée de l’année, consacrant son créateur et interprète principal, Seth Rogen, en figure incontournable d’un Hollywood qui se regarde enfin dans le miroir.
Dans sa chronique, Vincent Miéville s’amuse d’abord de ce succès planétaire – une série à la fois « folle » et « hilarante » qui ne ressemble à rien d’autre. Le pitch ? Un producteur un peu idéaliste hérite d’un studio en faillite et doit le sauver en produisant… un blockbuster ridicule autour d’une mascotte de boisson énergisante. Le ton est donné : The Studio joue avec les codes du cinéma d’auteur et du divertissement formaté, tout en livrant une satire mordante du petit monde d’Hollywood.
Mais sous l’humour débridé et les dialogues ciselés, Miéville perçoit une portée plus profonde : The Studio parle de la tension entre art et industrie, entre la sincérité de la création et les impératifs du marché. Un regard tendre et lucide sur la difficulté d’inventer dans un monde gouverné par le profit, où la beauté, parfois, s’invite malgré tout.
« Il existe encore, dit-il, ce désir de cinéma, ce désir de création, cette part de divin dans l’humain. » Une phrase qui résonne comme une prière cachée au cœur du rire. Dans cette fresque sur la survie de l’art, Vincent Miéville voit un reflet de l’image de Dieu en l’homme : celle qui, même brisée, continue de créer, de raconter, de croire.
Un bijou d’humour et de lucidité, où la satire hollywoodienne devient une parabole sur la foi en la créativité, et en l’humanité.
Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Remerciements : Vincent Miéville
Entretien mené par : David Gonzalez
Technique : Horizontal pictures
