« Were you there when they crucified my lord ?» : Etiez-vous là quand ils ont crucifié mon Seigneur ?

Ce chant a été publié pour la première fois en 1899 par William Barton aux États-Unis dans un recueil de chants d’esclaves. Les esclaves ont adapté un vieux cantique chanté par les chrétiens blancs du Tennessee qui s’intitulait : « Avez-vous entendu comment ils ont crucifié mon Seigneur ?» Beaucoup de chanteurs et chanteuses américains célèbres ont d’ailleurs repris ce spiritual : Johnny Cash, Harry Belafonte , Mahalia Jackson, Willie Nelson, Jessie Norman…

Ce chant fait clairement référence à la crucifixion de Jésus et à ceux et celles qui ont assisté à sa mort. Il détaille les différents moments de la crucifixion décrits par les Évangiles. C’est une sorte de plainte et de complainte très triste qui invite celui qui l’écoute à réaliser combien Jésus a souffert. Un détail important se trouve dans la 2ème strophe de la version originale où il est question d’un arbre (nailed in the tree) et non pas d’une croix. Plusieurs spécialistes des spirituals et des chants d’esclaves y voient une allusion volontaire au terrible sort des noirs qui étaient pendus à des arbres dans le sud des États-Unis à cette période.

Le refrain qui parle de tremblements exprime bien la peur de celles et ceux qui assistent impuissants à la mort de Jésus mais aussi la peur des militaires romains quand la terre se met à trembler. Beaucoup de ceux qui sont présents dans les récits des Évangiles repartent avec la certitude qu’on vient de tuer un innocent et peut-être même un envoyé de Dieu. Un centurion romain prononce la toute première confession de foi connue dans l’Evangile et déclare « Assurément cet homme était Fils de Dieu ».

Voyant le tremblement de terre et ce qui venait d’arriver, le centurion et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus furent saisis d’une grande crainte et dirent : Celui-ci était vraiment Fils de Dieu.

Matthieu chapitre 27, verset 54

 

« Voyant ce qui était arrivé, le centurion glorifia Dieu en disant : Cet homme était réellement un juste. Et les foules qui s’étaient rassemblées pour assister à ce spectacle, après avoir vu ce qui était arrivé, s’en retournèrent en se frappant la poitrine. Tous ceux qui le connaissaient, et les femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient à distance et regardaient ce qui se passait ».

Luc chapitre 23, versets 47 à 49

Encore aujourd’hui on retrouve ce chant dans les recueils de cantiques de nombreuses églises américaines. Il existe aussi une version qui comporte une strophe supplémentaire faisant allusion à la disparition du soleil et à l’obscurité qui recouvre Jérusalem à la mort de Jésus. « Were you there when the sun refused to shine ?». Etiez-vous là quand le soleil refusa de briller ?

Source : Eglise protestante unie d’Uzès