Première raison : l‘ineffable
Tu crois encore en Dieu ? Moi ça fait longtemps que je ne crois plus au Père Noël. Je n’ai pas besoin de faire appel à une chimère pour me rassurer. Je suis adulte, moi.
Je crois en Dieu parce que la vie est plus grande que ce que je ressens et comprends. Le monde ne se limite pas à ce que mes yeux voient, ce que mes oreilles entendent, ce que mes narines sentent, ce que mon intelligence comprend. Si depuis que les hommes existent, plus de 98% sont d’une manière ou d’une autre religieux, c’est qu’ils pressentent une transcendance. Il y aurait une certaine arrogance à croire que j’ai raison contre l’immense majorité de mes frères les humains. Cette transcendance, qu’est-ce que j’en fais ? Je l’ignore ou je l’explore ?
Deuxième raison : la grâce
Je crois en Dieu parce que dans la Bible, il est dit que Dieu est amour et que Dieu fait grâce. Dans ma vie, j’ai été aimé et j’ai vécu des moments de grâce. Qu’est-ce que j’en fais ? Je considère que ce sont des coups de chance ou j’explore ce qu’ils signifient ? Un psychiatre disait que dans son cabinet il entendait tous les jours la question du mal, mais qu’il n’avait jamais entendu la question du bien. Cette question, je veux la poser : Pourquoi est-ce qu’il y a des hommes qui sacrifient leur confort au nom de la justice ? Pourquoi est-ce qu’il y a des femmes qui sont prêtes à mourir pour sauver leur enfant ? Pourquoi lorsque j’écoute une cantate de Bach, j’ai envie de pleurer ? Pourquoi lorsque je lis un poème de Baudelaire, je suis bouleversé ? Pourquoi devant un paysage de montagne, j’ai parfois envie d’applaudir ? Pourquoi m’est-il arrivé de m’agenouiller devant une fleur ou un papillon ? Tous ces pourquoi, je ne veux pas les oublier… ni les taire.
Troisième raison : la libération
Je crois en Dieu parce que je veux être libéré du culte de la performance. Aujourd’hui, la valeur d’une personne dépend de la taille de son compte en banque, de la considération de son métier, de la dimension de son carnet d’adresses, de l’exotisme de ses vacances. Comme j’aurai toujours un voisin plus riche que moi – et qui en plus a une femme plus belle et une maison plus grande que la mienne – je suis condamné à la frustration. Je dis stop ! Dans la Bible, il est écrit que pour moi, petite poussière d’étoiles perdue dans l’immensité de l’univers, un jour un Dieu a tout donné et qu’il en est mort. Quand je rencontrerai ce Dieu-là, il ne me dira pas pourquoi je n’ai pas été mon voisin, il ne me dira pas pourquoi je n’ai pas été ceux que j’ai enviés et admirés, il me dira : « Pourquoi n’as-tu pas été toi-même. » Je suis conscient de mes défauts, mes peurs, mes avarices et mes échecs, et pourtant je crois que je suis aimé, que ma vie a été précédée par le désir de Dieu et qu’elle s’achèvera dans son amour.
Quatrième raison : la Bible
Je crois en Dieu parce que dans la Bible, il y a des versets qui me challengent. J’ouvre le Livre et je lis : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », « Choisis la vie », « Soyez toujours joyeux », « Là où le péché a foisonné, la grâce a surabondé » ou « Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel », et quand j’essaye de le vivre, ça donne du goût et du sens à mon existence. Bien sûr, je pourrais vivre en me laissant conduire par les rencontres et les événements, mais j’ai choisi une autre voie, de me laisser bousculer par l’Évangile.
Cinquième raison : le sel
Pourquoi je crois en Dieu ? Je n’en sais rien, vous n’avez qu’à le lui demander. C’est lui qui m’a fait, ce n’est pas moi qui l’ai inventé. Le défi, c’est de savoir ce que je fais de cette croyance. Alors le matin, quand je me lève, je me dis « ouah, une nouvelle journée commence ». J’essaye de prendre un temps de méditation pour penser à ceux que j’aime et pour habiter le jour qui vient. Le soir, avant de m’endormir, je pense à ma journée, je dis merci pour ce qu’il y a eu de beau et je demande pardon pour ce qui a été raté. Faire ça, ça donne du sel à ma vie, ça la rend plus grande et plus belle. La vie avec Dieu, c’est la meilleure voie que j’ai trouvée pour alimenter mon espérance, ne jamais me résigner à l’habitude et lutter contre la dégradation de l’émerveillement. On entend souvent dire qu’il n’y a pas de hasard, mais si ce n’est pas le hasard, alors c’est quoi ?
Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Texte : Antoine Nouis
Animation, scénarisation : Emeline Ferron
Voix off : Dominique Fano-Renaudin