Albert Schweitzer : le respect de la vie, une pensée prophétique
En 2025, l’année des 150 ans de la naissance d’Albert Schweitzer, la pertinence de son message frappe par sa modernité. Médecin, musicien, théologien et prix Nobel de la Paix, Schweitzer a marqué son siècle par une intuition simple mais radicale : le respect de la vie.
Il résume cette éthique dans une formule devenue célèbre : « Je suis vie qui veut vivre, entouré de vie qui veut vivre. » Derrière ces mots, une conviction universelle : chaque existence – humaine, animale, végétale – possède une valeur inconditionnelle et s’inscrit dans un vaste écosystème interdépendant.
Bien avant l’essor des mouvements écologistes, Schweitzer dénonçait déjà la déshumanisation de l’industrialisation et la coupure entre l’homme et la nature. Le pasteur Roland Kauffmann, qui coordonne l’anniversaire de cet héritage, rappelle combien il fut un précurseur d’une écologie politique, attentive aux fractures sociales et aux dérives nationalistes de son époque.
Sa prédication de novembre 1918 à Strasbourg en témoigne : alors que les églises rendaient grâce pour la victoire française, Schweitzer refusa de voir la guerre comme un dessein divin. Il affirma que les millions de morts, des deux côtés, étaient les victimes du nationalisme, de l’industrialisation et des logiques de profit. Pour lui, aimer Dieu et son prochain signifiait aussi respecter la vie de son ennemi.
Plus tard, son combat contre la bombe atomique élargira encore cette éthique universelle : protéger non seulement les êtres vivants, mais aussi ce qui rend la vie possible – l’air, l’eau, la terre. Une pensée visionnaire, qui trouve aujourd’hui un écho particulier face à la crise écologique mondiale.
Pour prolonger la réflexion :
- Ma vie et ma pensée (Albert Schweitzer)
- La biographie de référence de Matthieu Arnold
- Propos sur le Nouveau Testament (rééd. 2025, éditions Olivétan, préfacé par Roland Kauffmann)
Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Remerciements : Roland Kauffmann
Entretien mené par : David Gonzalez
Technique – Rédaction : Paul Drion
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