Dans un temps où l’institution ecclésiale suscite souvent le doute ou la distance, Marjorie Legendre, pasteure et professeur d’éthique à la FLTE, signe une profession de foi à la fois lucide et habitée : « Je crois en l’Église ». Non pas une Église idéale ou triomphante, mais une communauté humaine, traversée de failles, où chacun demeure pourtant un don de Dieu.

Pour elle, un chrétien sans Église est une « anomalie ». Loin d’une adhésion formelle, cette conviction s’enracine dans une expérience vécue de la fraternité : « J’ai besoin de l’Église et l’Église a besoin de moi ». C’est dans cette réciprocité que la foi se construit et que la grâce circule.

Marjorie Legendre se dit attachée à l’unité visible des chrétiens, même dans leurs divisions. Son engagement œcuménique découle de cette certitude : au-delà des confessions, il existe une Église universelle, solidaire des croyants du monde entier, y compris ceux qui souffrent ou sont persécutés.

L’Église qu’elle défend n’est pas une structure de pouvoir, mais un signe vivant du Royaume de Dieu. Un espace où l’amour, la justice et la dignité humaine deviennent réalité, ici et maintenant. À ce titre, elle ne se contente pas d’enseigner une éthique sociale : elle l’incarne dans ses relations, dans la vie communautaire, dans la manière d’aimer.

Enfin, sa foi s’achève sur une espérance : « Maranatha, Seigneur viens ». Un cri du cœur qui n’appelle pas à fuir le monde, mais à anticiper dès aujourd’hui le Royaume de paix et de justice qu’il annonce.
Entre conviction et espérance, le témoignage de Marjorie Legendre rappelle que croire en l’Église, c’est croire en l’humain — tel qu’il est, et tel que Dieu le relève.

Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Remerciements : Marjorie Legendre
Entretien mené par : David Gonzalez
Technique : Quentin Sondag