La Lune : le fruit d’un cataclysme cosmique nommé Theia
Depuis des siècles, la Lune fascine les hommes. De Cyrano de Bergerac aux missions Apollo, elle inspire autant les rêveurs que les scientifiques. Mais une question demeure : d’où vient notre satellite naturel ? Pourquoi la Lune, si proche de la Terre, semble-t-elle à la fois si semblable et si différente ?
Une énigme astronomique
Le système solaire s’est formé il y a 4,6 milliards d’années, mais la Lune ne serait apparue que 100 millions d’années plus tard. Ce décalage intrigue les chercheurs. D’autant plus que la Lune est exceptionnellement massive : elle représente un quart du diamètre terrestre, bien plus que tout autre satellite connu dans le système solaire. À titre de comparaison, Ganymède, le plus grand satellite de Jupiter, ne fait que 2 % du diamètre de sa planète.
Lorsque les missions Apollo ont ramené des échantillons lunaires, les scientifiques ont constaté une ressemblance chimique frappante entre la Terre et la Lune, mais aussi une absence notable de métaux lourds (comme le fer) sur cette dernière. Si les deux astres étaient nés ensemble, leurs compositions devraient être identiques — or, ce n’est pas le cas.
La théorie de Theia : la collision qui créa la Lune
Pour résoudre ce mystère, les astrophysiciens ont formulé une hypothèse aujourd’hui largement acceptée : la théorie de Theia. Il y a 4,5 milliards d’années, alors que la Terre était encore une sphère de magma en fusion, une planète de la taille de Mars, baptisée Theia, serait entrée en collision cataclysmique avec elle.
Sous la violence du choc, une partie de la Terre et de Theia se serait éjectée dans l’espace, formant un disque de débris en orbite qui, en se regroupant, donna naissance à la Lune. Le reste de Theia, lui, ne disparut pas : il se serait fondu dans le manteau terrestre et dans son noyau, où ses traces seraient encore enfouies aujourd’hui.
Une histoire gravée dans le ciel et sous nos pieds
Ainsi, marcher sur Terre, c’est aussi fouler les fragments d’une planète disparue. Et regarder la Lune, c’est contempler le résultat d’un cataclysme cosmique vieux de milliards d’années.
La théorie de Theia explique tout : le décalage de formation, la composition chimique de la Lune et la structure interne de la Terre. Mais, comme souvent en astronomie, elle ne sera sans doute jamais prouvée à 100 % — et c’est peut-être cela, le dernier mystère de notre ciel.
Ramène ta science est une chronique proposée par les élèves de l’Ecole des Mines d’Alès.
