Désirer un enfant est une évidence pour de nombreux couples, et il paraît naturel de penser que la conception suivra aussitôt cette décision. Pourtant, il arrive que les mois s’enchaînent sans résultat, laissant place à l’inquiétude. Pourtant, ce délai n’est pas forcément synonyme d’infertilité, comme nous le fait découvrir avec Marie Brintet, conseillère conjugale et familiale pour l’association Le CLER.
Entre espoir et déception, cette attente de bébé peut être une période de stress et de tension pour le couple. Il est donc essentiel de repérer certains points de vigilance afin de traverser cette étape le plus sereinement possible, sans fragiliser la relation.
Quand l’enfant se fait attendre, cela défie le couple et devient souvent une source d’inquiétudes profondes. Est-ce qu’on parvient encore à se faire confiance, à faire confiance à l’autre ? Cela vient bousculer de nombreux aspects de la relation conjugale, qu’il est essentiel de mettre en lumière pour pouvoir avancer ensemble.
Il est essentiel d’être vrai avec son conjoint, en partageant de manière sincère la façon dont on vit cette attente, ainsi que la déception de ne pas voir venir ce bébé. Il est également important de s’entourer de personnes ressources capables de nous accompagner individuellement ou en couple pour traverser cette épreuve.
Toutes les femmes ne tombent pas enceintes dès les premiers mois d’essai, d’autant plus que la fertilité diminue avec l’âge. Une femme est plus fertile à vingt ans qu’à trente ou quarante ans. Et même à âge égal, toutes les femmes n’ont pas la même fertilité. Si l’attente devient pesante, ce retard n’est pas forcément anormal.
On n’est pas du tout égaux vis-à-vis de la nature humaine et féminine. Les médecins ne s’affolent jamais avant un an d’essai pour concevoir un bébé. C’est important de prendre ce temps d’attente sans trop d’intrusion médicale, pour balayer l’aspect psychologique. De temps en temps, il y a des freins qui peuvent être très inconscients et qu’un travail psychologique ou conjugal peut permettre de lever.
Comprendre son cycle et mieux se connaître peut déjà beaucoup aider. Avant de penser aux traitements, on peut explorer des méthodes naturelles et fiables pour faciliter la venue d’un enfant. Certains outils d’observation peuvent aider à repérer les moments les plus favorables pour concevoir.
La femme peut observer les différents signes qui se passent dans son corps par rapport à la fertilité. Il y a trois signes liés au cycle féminin. Premièrement, l’observation de la glaire cervicale, qu’on appelle souvent à tort perte blanche. Elle joue un rôle dans la fertilité, puisque c’est elle qui vient nourrir les spermatozoïdes et qui les rendra forts.
Deuxièmement, la prise de température. On sait qu’au moment de l’ovulation, le corps de la femme se réchauffe d’au moins trois dixièmes de degré. Ce qui va permettre à la femme de voir à quel moment elle ovule dans son cycle.
Et puis troisièmement, pour celles qui sont le plus à l’aise avec leur corps, il y a aussi l’observation du col de l’utérus. En pratiquant cette observation du col, on se rend compte qu’il est très facile de voir quand le col est ouvert, c’est le moment adéquat pour la procréation. Et puis, quand il est fermé, on est sûr qu’il n’y aura pas de bébé parce que les spermatozoïdes ne pourront pas bouger.
Le mode de vie et le régime alimentaire peuvent être des facteurs prédominants dans la cause de l’hypofertilité, c’est-à-dire la difficulté à concevoir et à débuter une grossesse. Il est important pour les femmes comme pour les hommes d’avoir une bonne hygiène de vie.
Il faut regarder de près l’hygiène de vie du couple et de chacun en particulier. On sait que le sommeil est une des données les plus importantes dans la fertilité. Le plus facile pour se donner les chances de concevoir un bébé est d’avoir un rythme sain, notamment dormir suffisamment et manger le plus sainement possible, avec le plus possible de fruits et légumes. Il est également important que le couple ait des moments de qualité, sans enjeu. Ces moments de tendresse favorisent les hormones, dont l’ocytocine.
Il ne faut pas que cette épreuve dure trop longtemps sans que le couple soit accompagné. C’est une épreuve très personnelle parce qu’on se sent incapable. C’est donc compliqué à vivre. Le plus important, c’est que le couple reste solide dans cette épreuve.
Un podcast de Phare FM