Le premier mois après la naissance est la période la plus critique, mais beaucoup souffrent en silence par peur du jugement. Alors, comment différencier ces deux réalités ? Quels signes doivent alerter ? Pour en parler, je reçois Amandine Ranson, responsable marketing et communication d’Intimina en France.

On parle beaucoup du baby blues, mais aussi de la dépression post-partum, deux états bien distincts qui méritent d’être différenciés. La dépression post-partum se caractérise par une période prolongée et des symptômes persistants, ce qui la distingue d’une simple fatigue passagère. Cette distinction est essentielle pour comprendre les enjeux de santé mentale qui touchent les jeunes mères. Elle met en lumière la nécessité d’une vigilance accrue et d’un accompagnement adapté pour prévenir les conséquences sur la mère et l’enfant.

Le baby blues survient généralement dans les deux à trois semaines suivant l’accouchement et touche près de 80 % des femmes, en lien avec la chute brutale des œstrogènes. La dépression post-partum, elle, est plus sévère et plus longue, affectant environ une femme sur sept, avec des symptômes comme la tristesse profonde, l’anxiété et le manque d’intérêt. Ces deux états sont liés à la baisse d’hormones qui joue un rôle clé pendant la grossesse, notamment dans la production de sérotonine, essentielle au bien-être. Il est important de surveiller l’évolution des symptômes : si, après un mois, ils persistent, il faut s’alerter, surtout chez les femmes ayant déjà connu des épisodes dépressifs.

Parler de ses émotions après un accouchement est déjà une première étape vers la libération. Amandine Ranson met en lumière les gestes essentiels à adopter lorsqu’une femme se sent dépassée ou en détresse dans cette période sensible. Beaucoup de jeunes mamans doutent encore de l’efficacité des consultations et hésitent à franchir le pas, pensant que cela n’apportera pas de bénéfices suffisants. Cette réalité souligne l’importance de valoriser les témoignages et de rappeler que l’accompagnement peut contribuer à retrouver un équilibre de vie durable.

La parole reste une étape essentielle, en commençant par s’ouvrir à son cercle proche – famille et amis – qui peuvent offrir un soutien précieux. Face à la profusion d’informations en ligne, il est nécessaire de rester prudent et de s’écouter avant tout, car les témoignages peuvent aider mais aussi induire en erreur. Lorsque le mal-être persiste malgré le soutien des proches, il devient indispensable de se tourner vers des professionnels habilités, tels que les psychologues ou les sages-femmes, dont le rôle est d’accompagner la santé physique et mentale des femmes. Les ressources existent également sous forme de blogs et de podcasts, qui partagent des expériences authentiques et permettent de s’identifier à des parcours réels, offrant ainsi des repères et des pistes pour mieux traverser cette période sensible.

Un podcast de Phare FM